Au procès du 13-Novembre, un Suédois taiseux qui «n'aime pas les détails»

Croquis d'audience montrant Osama Krayem, l'un des accusés des attentats du 13-Novembre, lors du procès au
palais de justice de Paris, le 4 novembre 2021.
Croquis d'audience montrant Osama Krayem, l'un des accusés des attentats du 13-Novembre, lors du procès au palais de justice de Paris, le 4 novembre 2021. AFP - BENOIT PEYRUCQ

Au procès des attentats du 13 novembre 2015, la cour a notamment entendu, ce jeudi, Osama Krayem. Ce Suédois de 29 ans est accusé d’avoir participé aux préparatifs des attentats et d’avoir été missionné ce même 13 novembre pour un projet d’attaque terroriste aux Pays-Bas. Il s’agit actuellement d’interrogatoires uniquement sur la personnalité. Ce qui peut se révéler frustrant, surtout quand l’accusé est peu loquace.

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Avec notre envoyée spéciale au palais de justice de Paris, Laura Martel

« Vous aimez les réponses courtes », pointe l’avocate d’Osama Krayem. « Je n’aime pas les détails », répond-t-il via son interprète. Entre un accusé peu enclin à s’épancher, et les « on verra ça plus tard » répétés de la cour, qui coupe court dès qu’on frôle la religion et les faits, l’audition d’Osama Krayem n’a éclairé que superficiellement son parcours.

C’est, selon les enquêteurs, parmi les onze accusés du box, celui qui aurait été le plus gradé dans la hiérarchie du groupe État islamique. Outre ce qui lui est reproché à ce procès, Osama Krayem est poursuivi pour son implication dans les attentats de Bruxelles. Il a aussi été identifié sur une vidéo de l'organisation État islamique assistant à la mort d’un pilote jordanien brûlé vif en Syrie.

À la barre, barbe et cheveux longs, il décrit une « enfance simple » à Malmö. Vers 12 ans il est choisi pour un documentaire sur l’intégration par le foot. « Vous vous sentiez bien intégré ? » demande le président. « Non, dans mon quartier, il n’y avait pas de Suédois ».

Apprenti jihadiste en Syrie

Fin d’étude à 19 ans, un an et demi de travail pour la commune et mi-2014 « il quitte la Suède », dit-il. Il faut comprendre qu'il part en Syrie. Il ne veut pas s’étendre sur une ex-relation amoureuse, refuse de donner le nom de ses amis : « Dans une affaire comme celle-là, vous savez, ils pourraient avoir des problèmes. »

À son avocate qui demande si ses proches ont raison de le décrire « calme, sensible, fragile », Osama Krayem répond « oui ».  « Mais après la guerre, confie-t-il, mon cœur a durci ». Pressé par le président, il finit par préciser « la guerre en Syrie », avant d’ajouter : « J’étais une autre personne, aujourd’hui je vais mieux. »

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