France: à Colombey, les politiques se disputent l'héritage du général de Gaulle

Le mémorial de Colombey-les-deux-Eglises, en Haute-Marne, lieu de pèlerinage pour les politiques en amont de la présidentielle (Image illustration).
Le mémorial de Colombey-les-deux-Eglises, en Haute-Marne, lieu de pèlerinage pour les politiques en amont de la présidentielle (Image illustration). © AP/Ludovic Marin/Pool

C’est un embouteillage à Colombey-les-Deux-Églises, en Haute-Marne. De nombreux candidats à la présidentielle, de droite comme de gauche, ont honoré ce mardi 9 novembre la mémoire du général de Gaulle, 51 ans après sa mort. Ils contestent à l'extrême droite sa tentative de réappropriation de l'héritage du fondateur de la Ve République.

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Signe que l'exécutif n'entend pas délaisser le terrain politique, Jean Castex, ancien membre de LR et « gaulliste social » revendiqué, a été dépêché sur place pour déposer une gerbe sur la tombe de l'homme du 18-Juin, alors que se déroulait dans le même temps un Conseil de défense sanitaire. « Tout le monde quelque part est un peu gaulliste, après il faut l'incarner dans son comportement au quotidien », a souligné le Premier ministre, qui s'est ensuite recueilli devant la Croix de Lorraine.

Ce pèlerinage du 9 novembre est un grand classique de la vie politique, plus encore à l'approche de la présidentielle. Il prend cette année des allures de bataille culturelle, les prétendants ciblant particulièrement le possible candidat Éric Zemmour. « Nous sommes les héritiers du général de Gaulle », a revendiqué le patron des Républicains, Christian Jacob. En pleine compétition interne à droite, les cinq candidats à l'investiture LR étaient réunis autour du président du parti : Michel Barnier, Xavier Bertrand, Éric Ciotti, Philippe Juvin et Valérie Pécresse.

Il s'agit de montrer l'unité, malgré la compétition interne, au lendemain d'un premier débat télévisé qui est resté poli, explique notre envoyée spéciale à Colombey-les-Deux-Églises, Lucile Gimberg. « Cette image, on y tenait parce que c’est la manière dont on prépare cette campagne présidentielle. C’est comme ça que nous avons gagné les élections municipales, les élections départementales, les élections régionales, en étant rassemblés. Et c’est comme ça que nous allons gagner l’élection présidentielle », a ajouté Christian Jacob.

De la gauche à l'extrême droite

À gauche, la candidate socialiste Anne Hidalgo fait du général un symbole dans la lutte contre l'« appropriation » de l'histoire par Éric Zemmour, absent à Colombey, contrairement à des rumeurs initiales, démenties par son entourage. Décidée selon son entourage à lutter « en creux contre Éric Zemmour », Anne Hidalgo s'est définie sur place comme « gaulliste du 18-Juin », en louant le « courage immense », la « vision » du général qui « a pris des décisions impressionnantes » pour porter « l'honneur » de la France.

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Arrivé sur la tombe du général à la tête d'une imposante délégation de son mouvement Debout la France, le candidat souverainiste Nicolas Dupont-Aignan a estimé que « mettre sur un même plan Pétain et De Gaulle, c'est insupportable », dénonçant aussi ceux qui « détruisent l'indépendance de la France » et « viennent parader ici ». L'ex-Front national Florian Philippot, lui aussi candidat à l'Élysée, a également déposé une gerbe sur la tombe du général, disant croiser des politiques « qu'on ne voit jamais » d'habitude.

Éric Zemmour a ironisé à distance. « Aujourd'hui, pensant que j'allais annoncer ma candidature, toute la classe politique se déguise en général de Gaulle (...) Je vous propose d'en rire : c'est ce qu'aurait fait le général », a-t-il écrit sur Twitter.

(Et avec AFP)

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