La France salue la mémoire d'Hubert Germain, dernier Compagnon de la Libération
Publié le :
Un mois après le décès d'Hubert Germain, à l'âge de 101 ans, la France dit jeudi adieu au dernier des Compagnons de la Libération, ces « chevaliers de la liberté » qui sont « les visages intemporels de la France » selon Emmanuel Macron.
« Serions-nous là sans Hubert Germain? », a demandé le chef de l'État, en énumérant les noms de plusieurs des 1 038 Compagnons de la Libération, « illustres et anonymes » qui « suivirent le général de Gaulle dans cette aventure insensée » en 1940.
« Le dernier compagnon n'est plus (...) Mais ces 1 038 qui ont épousé la France ne disparaissent pas pour autant », a-t-il ajouté dans un discours prononcé sous l'Arc de triomphe durant la cérémonie de commémoration de l'armistice du 11 novembre 1918.
Le dernier Compagnon n'est plus. Mais ces 1038 qui ont épousé la France d'un amour inconditionnel, allant jusqu'au sacrifice, ne disparaissent pas. Leurs braises ardentes sont dans nos mains. pic.twitter.com/qVHYQh7Tx0
— Emmanuel Macron (@EmmanuelMacron) November 11, 2021
En milieu de matinée, sous un beau soleil automnal, le cercueil d'Hubert Germain, décédé le 12 octobre, recouvert du drapeau tricolore a quitté les Invalides, où il avait été exposé la veille, sur un char AMX-10 sans tourelle portant le nom de la bataille de Bir Hakeim. Il s'est arrêté devant la statue du général de Gaulle, comme l'avait souhaité Hubert Germain, avant de remonter les Champs-Élysées, accompagné par l'escorte de la Garde républicaine, jusqu'à l'Arc de triomphe où il a été déposé à côté du soldat inconnu.
En début d'après-midi, le cercueil, toujours sur le char, est attendu au Mont-Valérien, principal lieu d'exécution des résistants durant la Seconde guerre mondiale, où le corps de l'éminent résistant sera inhumé dans la crypte du mémorial de la France combattante.
►À lire aussi : France: Hubert Germain, dernier compagnon de la Libération, est mort à l'âge de 101 ans
« Hubert Germain rejoindra ses frères de combat et avec eux tous ceux qui se sont levés pour que vive la France », a souligné Emmanuel Macron.
Un résistant de la première heure
À la cérémonie d'hommage aux Invalides le 15 octobre, il avait déjà salué la « fougue » et la « détermination » de ce « résistant de la première heure », qui était ensuite devenu député gaulliste et ministre de Georges Pompidou. Emmanuel Macron, portant un « Bleuet de France » comme les ministres et personnalités présents, a annoncé que l'Ordre de la Libération, créé en novembre 1940, « vivra » après la disparition du dernier Compagnon. En restant « une source éternelle d'inspiration pour les enfants de France, toujours unis ».
Né en 1920, fils d'un officier général issu des troupes coloniales, Hubert Germain était décrit comme un jeune homme indiscipliné, en révolte permanente. Une anecdote résume son caractère. En juin 1940, alors qu’il passe le concours de l’École navale, les troupes allemandes entrent dans Paris. Il se fend alors d’une copie blanche pour s'assurer de ne pas servir dans une armée à la botte des troupes d’occupation.
À seulement 20 ans, il embarquait à la fin du mois de juin 1940 à bord d'un cargo britannique pour rejoindre le général de Gaulle. Puis ce fut la Syrie, la Libye où il participa à la bataille de Bir-Hakeim, en Égypte, en Italie, en Provence, dans les Vosges et en Alsace.
NewsletterRecevez toute l'actualité internationale directement dans votre boite mail
Je m'abonne