France: en crise de recrutement, le secteur de l'hôtellerie-restauration négocie

En France, le secteur de l'hôtellerie-restauration a perdu 237.000 travailleurs entre février 2020 et février 2021 selon le ministère du Travail.
En France, le secteur de l'hôtellerie-restauration a perdu 237.000 travailleurs entre février 2020 et février 2021 selon le ministère du Travail. AFP - ABDULMONAM EASSA

Entre février 2020 et 2021, 237 000 employés de l'hôtellerie et de la restauration se sont reconvertis. L'une des causes : la faiblesse de la rémunération, dans un secteur où la grille n'a pas bougé depuis 2018. Début octobre, l'Umih, la première organisation patronale française, a annoncé envisager une hausse de 6 à 9% des salaires. Des négociations salariales de l'hôtellerie-restauration entre syndicats et patronat débutent ce jeudi.

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Durement éprouvée par les différents confinements depuis mars 2020, la branche «HCR» (hôtels, cafés restaurants) est confrontée depuis à d'immenses difficultés pour retenir et remplacer ses salariés. Avec désormais cinq échelons de la grille rattrapés par le Smic et des conditions de travail qui laissent peu de place à une vie extra-professionnelle épanouie, de nombreux salariés ont en effet délaissé ces métiers, rapporte l'Agence France-presse. 

Plus d'une centaine de milliers d'emplois restent en souffrance, le ministère estime ainsi que la branche, qui pèse 65 milliards d'euros annuels de chiffre d'affaires et un million de salariés, a perdu 237.000 travailleurs entre février 2020 et février 2021.

Illustration avec Théo. À presque 40 ans, Théo en a eu assez de sa carrière dans le bâtiment. Dorénavant, il sera concierge dans un palace d'une célèbre station de ski. Il commence à la fin du mois. Des horaires en décalé, une vie personnelle bouleversée, un planning changeant.. « Je vais faire trois fois l’après-midi, deux fois la nuit et deux jours de repos », explique t-il au micro de Solène Leroux, du service société. Mais il bénéficiera d'avantages certains. « En conciergerie on a la chance d’avoir quand même une grosse part de pourboires qui arrondit les angles. Ce n’est pas forcément le cas des autres services ou services de chambre. »

Le travail dans les petites structures plus avantageux

Tout comme les salaires. C'est ce point qui a décidé Thibault à jeter cette semaine son tablier après deux ans dans les cuisines d'une enseigne de restauration collective. « J’estime qu’on devrait avoir un salaire un peu plus élevé, au vu des conditions et de la charge de travail quotidienne ». Des conditions de travail souvent plus favorables dans les établissements modestes, où Thibault travaille maintenant.

Marc, dans la restauration depuis sept ans, a aussi fait ce choix. « Plus la structure est grosse, moins ils peuvent payer et plus ils vont le faire. Mon premier salaire de commis, j’ai fait 210 heures dans le mois pour toucher : 1 100 euros. Et après il y a de beaucoup plus petites structures, par exemple les structures familiales, comme là où je travaille, il y a ce côté beaucoup plus proche avec le patron… Au fur et à mesure des années, mon salaire a augmenté, sans avoir à en discuter ».

S'il est désormais satisfait de sa structure, Marc confie avoir beaucoup d'amis bien moins lotis que lui.

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