Procès du 13-Novembre: radiographie de la cellule à l'origine des attentats

Dessin de Salah Abdeslam, le seul survivant du commando des attentats du 13 novembre 2015 à Paris, dans le box des accusés durant le procès des attaques au Palais de Justice à Paris, le 28 septembre 2021.
Dessin de Salah Abdeslam, le seul survivant du commando des attentats du 13 novembre 2015 à Paris, dans le box des accusés durant le procès des attaques au Palais de Justice à Paris, le 28 septembre 2021. © AFP - Benoit PEYRUCQ

Au procès des attentats du 13 novembre 2015, la cour a entendu ce jeudi 18 novembre des enquêteurs de la DGSI, les renseignements intérieurs français, qui ont notamment détaillé le fonctionnement de la COPEX, la « cellule des opérations extérieures ». Cet organe de l'État islamique a été, selon les enquêteurs, à l'origine de la vague d'attentats et tentatives d'attentats menés par des combattants projetés, notamment, en Europe en 2015, y compris les attaques du 13-Novembre.

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Avec notre envoyée spéciale, Laura Martel

C'est courant 2014 qu'est créée la COPEX, sous l’impulsion du numéro deux de l'État islamique, Abou Mohamed al-Adnani. Cette cellule va permettre au groupe terroriste de développer une « véritable industrie des attaques projetées », dont les attentats du 13-Novembre « seront l’un des exemples les plus aboutis, tant par leur complexité que par le nombre de victimes », souligne l'enquêteur.

Mais la France n'est pas seule ciblée. Cette cellule hiérarchisée est organisée en plusieurs « portefeuilles » correspondant aux zones géographiques visées : « Europe », « Turquie » « Afrique du Nord » « Arabie saoudite » notamment, auxquels s'ajoute un portefeuille dédié aux explosifs. Chacun est placé sous le contrôle d'un « émir » qui valide les projets d’attentats.

Le recrutement des opérationnels, poursuit l'enquêteur, est sélectif. Il peut s'agir d'individus récemment arrivés en zone irako-syrienne et dont le profil permet, en particulier dans le cas de l'Europe, de les renvoyer, après une « brève formation », « en minimisant les risques de détection ».

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Les « opérationnels » gardent une certaine « autonomie »

Il peut aussi s'agir de combattants déjà sur place et aguerris, choisis « pour leur loyauté et leurs compétences », souvent sur recommandation de leur hiérarchie. Après des formations aux moyens de communication cryptés, voire aux explosifs, ils sont projetés vers le pays cible.

La COPEX leur apporte alors un soutien logistique et financier pour l’exfiltration de Syrie, le voyage, ainsi qu’à leur arrivée, pour trouver armes et planques. Ces « opérationnels » pointe l’enquêteur, gardent toutefois une certaine « autonomie », en particulier « pour le choix des cibles et le mode opératoire », comme cela semble bien avoir été le cas pour les commandos du 13-Novembre.

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