France: les stations de ski ouvrent après deux hivers «gâchés» par le Covid-19

Randonneurs avec des raquettes à Isola 2000, dans les Alpes, le 18 janvier 2021 (Image illustration).
Randonneurs avec des raquettes à Isola 2000, dans les Alpes, le 18 janvier 2021 (Image illustration). © REUTERS/Eric Gaillard

L'enjeu est considérable pour les professionnels des sports d'hiver et les stations d'altitude. À en croire les exploitants, les skieurs français ou étrangers sont impatients de retourner dévaler les pistes. D'autant qu'une belle couche de neige est tombée sur les Alpes du Sud et les Pyrénées.

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Les premiers skieurs ont dévalé tôt, ce samedi 20 novembre, les pistes françaises de Val Thorens en Savoie, et de Porté-Puymorens dans les Pyrénées-Orientales, dans le sud-ouest du pays. « Excellent ! C'est la première ! Un peu froide mais ça va aller », lance un groupe de skieurs venus profiter, sous le soleil, du premier jour d'ouverture des pistes à Val Thorens, plus haute station de sports d'hiver d'Europe.

Malgré le port du masque obligatoire dans les files d'attente et les télécabines, malgré le spectre d'une résurgence de la pandémie, Laurent Reynaud, délégué général de domaines skiables de France, se veut confiant. 

« On a des niveaux de réservations proches de ceux que l’on avait il y a deux ans, explique-t-il, au micro d'Anne Verdaguer, du service Économie de RFI. On a enjambé l’hiver passé, on va très vite l’oublier, puisqu’on n’avait pas pu tous assouvir notre passion de ski. Il y a une vraie appétence, une vraie envie de ski, notamment chez une clientèle française qui est dans les starting blocks. Il faut dire que cet hiver, il sera sans doute difficile d’aller très loin. »

La clientèle française attendue à Noël

Le passe sanitaire ne deviendra obligatoire qu'en cas de dégradation de la situation. La clientèle française se projette beaucoup sur Noël. C'est moins le cas pour les clients étrangers, car des incertitudes demeurent. Malgré tout, ces derniers restent présents. « En plus, on a des garanties qui nous ont été apportées que cette année la fermeture n’était pas une option, se réjouit Laurent Reynaud. Le Premier ministre l’a bien rappelé début novembre. Donc, on est tout à fait heureux de pouvoir ouvrir grand nos domaines skiables cette année et accueillir tous ceux qui ont été privés de glisse l’hiver dernier. »  

La saison passée a été blanche puisqu'aucune station n'a été autorisée à ouvrir. Le manque à gagner s'est approché du milliard d'euros pour certaines d'entre elles. Cette année, les professionnels ont bon espoir de pouvoir faire le plein. La saison d’un « exploitant de domaine skiable joue son année sur quatre mois, de début décembre à mi-avril » et « chaque saison est un défi », explique aussi Laurent Reynaud.

« En mode hivernal, on n’a pas exploité les remontées mécaniques en France depuis le 15 mars 2020, c’est-à-dire depuis dix-huit mois. Cela va dire que, même pour nos salariés, il y a des habitudes à reprendre, une formation à redonner, et puis une envie, bien sûr, de faire ces métiers de passion que sont pisteur-secouriste, conducteur de remontées mécaniques, conducteur d’engins de damage. Ce sont des choix de vie importants. »

L'envie d'une vie plus normale

« L’hiver dernier, cela a été extrêmement traumatisant tant pour les clients que pour les salariés, les entreprises, et les territoires. On a donc très envie qu’une vie un peu plus normale recommence. C’est ce qui est en train de se produire et ça nous réjouit », estime enfin Laurent Reynaud, le délégué général de domaines skiables de France.

Il faut dire que l’enjeu est considérable pour la France, qui figure juste derrière les États-Unis et l'Autriche sur le podium des destinations de ski les plus prisées au monde. À Val Thorens, le personnel s'est activé toute la semaine aux derniers préparatifs : les pistes ont été balisées, les mousses de protection ont été contrôlées et les ultimes réglages des remontées mécaniques ont été effectués pour accueillir les premiers clients.

« On est ravi de pouvoir remettre les remontées mécaniques en route, confie Emmanuel Laissus, pisteur-secouriste, et puis de refaire notre métier à 100%. »

(avec AFP)

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