Nouvelle-Calédonie: à une semaine du référendum, la campagne tourne au ralenti

Dans tout juste une semaine, le dimanche 12 décembre exactement, les Calédoniens sont appelés aux urnes pour le 3e et dernier référendum d’autodétermination prévu par l’accord de Nouméa signé en 1998.Après deux consultations qui ont vu la victoire plus serrée que prévue du « non à l’indépendance », ce dernier scrutin s’annonce beaucoup plus tendu, les indépendantistes refusant d’y participer. Dans l’archipel, c’est dans une ambiance incertaine que l’échéance se prépare.

Nouméa, chef-lieu de la Nouvelle-Calédonie (photo d'illustration).
Nouméa, chef-lieu de la Nouvelle-Calédonie (photo d'illustration). Gettyimages / Piero Damiani
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Avec notre correspondante à NouméaCharlotte Mannevy

Rangés au fond des placards, les drapeaux vert, jaune, bleu et rouge, frappés de la flèche faîtière qui pavoisaient à chaque référendum sur les bords de routes et tribus de Calédonie sont absents, à une semaine du scrutin. Sans participation indépendantiste la campagne est atone, faute d’adversaires pour débattre. Le camp des opposants à l’indépendance a bien du mal à intéresser les Calédoniens au scrutin.

Un désintérêt renforcé par les mesures sanitaires liées à la crise du Covid-19. Les rassemblements de plus de trente personnes sont interdits et le couvre-feu fixé à 23 heures…

Difficile, dans ces conditions, d’organiser meetings et autres événements fédérateurs. Les indépendantistes avaient demandé le report du scrutin notamment en raison de l’épidémie de Covid-19 qui a frappé l’archipel pour la première fois début septembre et fait plus de 270 morts. Mais l’État a refusé : le haut-commissaire de la République en Nouvelle-Calédonie a finalement annoncé à la mi-novembre le maintien comme prévu du scrutin, en raison d'une situation sanitaire « maîtrisée ».

Une nouvelle requête en référé-liberté a été déposée en urgence au Conseil d'Etat le 3 décembre par un groupe de 146 citoyens pour demander une nouvelle fois le report du scrutin. 

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La victoire du non étant acquise, les yeux sont tournés vers les discussions qui se dérouleront au lendemain du scrutin. Les non-indépendantistes se disent confiants. Leurs adversaires seront autour de la table, mais ces derniers l’assurent, ils veulent bien discuter, mais seulement avec l’État et après l’élection présidentielle du printemps 2022.

C’est donc avec incertitude que les Calédoniens abordent l’échéance, un sentiment renforcé par l’impressionnant dispositif sécuritaire déployé par l’État. Gendarmes mobiles et véhicules blindés sont très visibles sur le territoire, en brousse comme dans le centre de Nouméa.

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Le référendum du 12 décembre

Au total, 185.004 électeurs calédoniens seront appelés pour la troisième et dernière fois à répondre à la question: « Voulez-vous que la Nouvelle-Calédonie accède à la pleine souveraineté et devienne indépendante? ».

Les deux précédents scrutins les 4 novembre 2018 et 4 octobre 2020, organisés dans le cadre du processus de décolonisation de l'accord de Nouméa, ont été remportés par les pro-France avec 56,7% puis 53,3% des suffrages.

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