Procès des attentats du 13-Novembre: deux membres des Clain laissent entrevoir les mécanismes d'une radicalisation «familiale»
Au procès des attentats du 13 novembre, la cour a entendu mercredi les proches de Fabien et Jean-Michel Clain, les voix de la revendication des attaques, poursuivis dans ce dossier bien que présumés morts en Syrie. Leur sœur, Anna-Diana Clain et sa fille Jennifer ont été auditionnées en visioconférence car toutes deux sont incarcérées : la première, âgée de 46 ans, a été condamnée à neuf ans de prison pour avoir tenté de rejoindre le reste de la famille en Syrie ; sa fille, 30 ans aujourd’hui, est poursuivie pour avoir passé cinq ans sur place. Compte-rendu d’audience.
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« Mes frères, mes belles-sœurs, leurs enfants, ma mère, ma petite sœur, mes deux filles », Anne-Diana Clain commence à énumérer la trentaine de proches qui ont rejoint la Syrie avant de résumer : « Vraiment toute la famille, quoi ».
C’est à partir de 1999 que le clan Clain « en recherche spirituelle » se convertit à l’islam et adopte une vision radicale « presque dès le début », dit-elle : « On était persuadés que c’était ça l’islam : dans l’extrême, la guerre, le fait de dominer le monde entier ».
Quel rôle ont alors joué ses frères ? « Fabien était le plus convaincant, mais Jean-Michel est parti le premier ». Aujourd’hui, Anne-Diana Clain se dit « déçue » que ses frères « aient participé à cette monstruosité » que sont les attentats.
« On est tous coupables de ce qu’on a fait »
« J’ai toujours du mal à considérer comme un fait réel qu’ils soient responsables de tels actes », admet la quadragénaire, mais la prison et l’encadrement spirituel qu’elle y a reçu lui ont permis « d’évoluer », assure celle qui estime désormais avoir été « victime d’une idéologie ».
La quadragénaire affirme d’ailleurs regretter que ses frères ne soient pas au procès pour être confrontés à la « réalité » et à « la gravité » de leurs actes et indique écrire à sa fille incarcérée Jennifer « pour essayer de lui faire comprendre à quel point on a pu être trompés sur plein de sujets ».
Entendue à son tour, Jennifer soutient, elle, n’avoir que peu de détails sur les activités de ses oncles en Syrie, bien qu’elle ait passé cinq ans au sein de l’État islamique avant de tenter de rentrer quand elle s’est rendu compte, dit-elle, que « les dirigeants servaient plus leurs intérêts que ceux de dieu ». « Mais on est tous coupables de ce qu’on a fait, cru ou voulu », pointe pour sa part la trentenaire.
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