Mondial de hand: Coralie Lassource et l'apprentissage du capitanat

Granollers (Espagne) (AFP) – A 29 ans, Coralie Lassource a hérité du capitanat en équipe de France, une responsabilité qui a nécessité une période d'apprentissage pendant les Jeux, et qui lui permet désormais de remplir son rôle pleinement au Mondial-2021 à Granollers (Espagne).

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Avec la blessure de Siraba Dembélé à la mi-avril (rupture du tendon d'Achille droit), le sélectionneur de l'équipe de France Olivier Krumbholz avait dû se mettre en quête dans l'urgence d'une nouvelle capitaine pour les échéances à venir, à commencer par les Jeux olympiques de Tokyo trois mois plus tard.

Son choix s'est rapidement tourné vers Coralie Lassource, qui occupe le rôle à Brest depuis deux saisons. "Il m'a laissé le temps de réfléchir", explique la joueuse formée à Issy, car cela tombait sur la fin de la saison extrêmement chargée du BBH.

"J'ai réfléchi, pesé le pour ou contre. Puis je l'ai appelé, je lui ai dit que j'acceptais volontiers ce rôle-là", ajoute-t-elle.

"C'était assez inattendu", explique Coralie Lassource, qui n'est ni la plus capée (première sélection en 2015) ni la plus ancienne du groupe. "Maintenant, je l'ai accepté, je l'assume, et c'est vrai que je pense que ça se voit aussi sur le terrain, je suis plus relâchée, plus détendue. C'est parce que je l'ai accepté tel quel".

Depuis le début du Mondial, sur son aile gauche, elle n'a pas souvent manqué la cible: 17 buts inscrits et une efficacité de 77%, au diapason de son binôme Chloé Valentini (10 sur 13). Et face à la Russie lundi soir, elle a tout marqué, essentiellement en contre-attaque (trois de ses quatre réalisations) dans un jeu rapide que la France travaille et qui lui sied à ravir.

La capitaine des Bleues Coralie Lassource à l'attaque contre la Russie dans le groupe principal du Mondial à Granollers, le 13 décembre 2021
La capitaine des Bleues Coralie Lassource à l'attaque contre la Russie dans le groupe principal du Mondial à Granollers, le 13 décembre 2021 Josep LAGO AFP/Archives

"Comme un tourbillon"

Son rôle de capitaine, elle l'envisage plus dans le partage avec ses coéquipières. "On est toutes très professionnelles, on a toutes un rôle à jouer ici. Je ne sens pas forcément de fardeau, parce que chacune sait ce qu'elle a à faire."

"C'est sur le terrain que je me sens vraiment capitaine, que je booste tout le monde, que j'essaie de donner cette énergie à tout le monde. C'est comme ça que je m'exprime en tant que joueuse et que capitaine", estime-t-elle.

Après une saison 2020/21 plus qu'intense tant en club --avec le titre de champion de France, la Coupe et une finale perdue en Ligue des champions-- qu'en équipe de France --argent à l'Euro en décembre, or aux Jeux en août--, elle reconnait avoir subi le contre-coup au retour du Japon, une sorte de blues post-JO que de nombreux sportifs connaissent.

"Psychologiquement, il y a des moments où forcément ça allait un peu moins bien, c'est les retombées de Jeux. On n'en parle pas souvent, mais je pense que c'est important d'en parler. Je ne m'attendais pas du tout à ça", explique-t-elle, alors qu'elle vivait à Tokyo sa première expérience olympique.

La capitaine des Bleues Coralie Lassource face aux Pays-Bas lors du tournoi de olympique de hand à Tokyo, le 4 août 2021
La capitaine des Bleues Coralie Lassource face aux Pays-Bas lors du tournoi de olympique de hand à Tokyo, le 4 août 2021 Franck FIFE AFP/Archives

"J'aurais aimé être prévenue. C'est assez bizarre, ça arrive surtout quand on gagne le titre. On atteint un niveau de folie. C'est comme un tourbillon, on enchaîne, on enchaîne, on enchaîne. On ne se rend pas forcément compte de ce que l'on réalise", ajoute-t-elle. Ses études dans la communication, le marketing et la comptabilité à Grenoble lui ont permis un peu de s'évader de la routine handball.

Le début de saison a été plus compliqué à Brest, qui se trouve dans une phase de renouvellement, mais la trêve internationale avec les Bleues semble lui faire le plus grand bien.