Réfugiés de Syrie: la périlleuse traversée de la frontière syro-jordanienne
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L'organisation des droits de l'homme Human Rights Watch a une nouvelle fois dénoncé, mercredi 27 juin, l'attitude des autorités syriennes. Selon cette ONG, l'armée syrienne tirerait sur les civils qui essaient de passer la frontière jordanienne, faisant des morts, des blessés et multipliant les arrestations. Human Rights Watch demande l'arrêt immédiat de ces pratiques.
Avec notre correspondante à Amman, Angélique Ferat
La frontière entre la Jordanie et la Syrie est le lieu de passage de milliers de réfugiés depuis des mois. Ils viennent de Deraa, de Damas voire de Homs ou Alep. Le poste- frontière est toujours officiellement ouvert mais il est quasi impossible pour les citoyens syriens de se rendre en Jordanie. Les douaniers syriens renvoient les familles, les femmes avec enfants et tous ceux qui n'ont pas de motif précis pour se rendre dans le royaume hachémite.
La seule solution pour ces civils : passer à travers champ, de nuit. C'est extrêmement dangereux, l'armée syrienne a renforcé ses patrouilles. Gerry Simpson, de Human Rights Watch, a rencontré des réfugiés de fraîche date en Jordanie : « Ils ont tous raconté qu'ils ne pouvaient pas voir les gens qui tiraient sur eux en raison de la nuit.»
Toujours selon Gerry Simpson, les civils « pensaient que c'était l'armée syrienne qui tirait. Le passage à travers les champs semble donc être le seul moyen de traverser la frontière aujourd’hui. On a rencontré des gens qui ont essayé de passer par le poste- frontière, ils ont été renvoyés chez eux. Ceux qui ont pu passer, des femmes avec des enfants, n'ont pu le faire qu'après avoir donné de l'argent au douanier. Environ 500 dollars par famille. »
La Jordanie a accueilli environ 140 000 Syriens en seize mois.
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