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En Jordanie, le ministre iranien des Affaires étrangères plaide pour «l’unité de la Syrie»

Em primeiro plano, Ali Akbar Salehi, ministro iraniano das Relações Exteriores, em foto do dia 7 de maio de 2013.
Em primeiro plano, Ali Akbar Salehi, ministro iraniano das Relações Exteriores, em foto do dia 7 de maio de 2013. REUTERS/Muhammad Hamed

Le dossier syrien a été au cœur des discussions entre les ministres des Affaires étrangères iranien et jordanien, deux pays qui ont des positions opposées sur le sujet. Lors d’une conférence de presse commune, ce mardi 7 mai à Amman, Nasser Joudeh, le ministre jordanien des Affaires étrangères et son homologue iranien, ont appelé toutes les parties au dialogue. Ali Akbar Salehi, le ministre iranien des Affaires étrangères, a cependant prévenu que l’Iran n’accepterait pas de solution imposée de l’extérieur.

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Avec notre correspondante à Amman, Angélique Ferat

Les relations entre Amman et Téhéran sont généralement froides, voire glaciales. Tout oppose les deux pays.

Le roi Abdallah II de Jordanie a, plusieurs fois, dénoncé l’influence du croissant chiite. La Jordanie est pro rebelles syriens et pro américaine. 200 soldats américains sont stationnés dans le royaume pour aider le pays contrôler sa frontière. En face, l’Iran soutient le régime de Bachar el-Assad contre vents et marées.

Et pourtant, ce mardi 7 mai, lors de la visite officielle en Jordanie d’Ali Akbar Salehi, ministre iranien des Affaires étrangères, une poignée de main et une offre d'aide de la part de Téhéran.

Crainte partagée d'une régionalisation du conflit

Le conflit syrien réussit à rapprocher les deux pays autour d’un même constat : le jeu de massacre syrien doit cesser. Il faut une solution politique. L’intervention d’Israël en Syrie, les pressions sur le président Barack Obama pour que les Etats-Unis livrent des armes aux rebelles... Tout cela fait craindre de voir le conflit devenir régional.

Téhéran a profité de l’occasion pour réitérer son opposition à toute intervention extérieure dans le règlement du conflit. « Nous pensons que la crise syrienne doit être résolue de façon pacifique, et entre Syriens. C'est au peuple syrien de choisir son destin. Nous croyons en l'unité du territoire syrien. Et nous croyons aux exigences légitimes du peuple syrien », a déclaré le ministre iranien, Ali Akbar Salehi. « Il existe une opposition syrienne, pacifique, elle demande à vivre comme les autres peuples, qui jouissent de la démocratie. Nous avons foi en cela », a-t-il ajouté.

La Jordanie pourrait jouer le rôle de médiateur

La Jordanie, de son côté, compte un demi-million de réfugiés syriens. Les bombardements qui font rage dans le sud de la Syrie ont poussé 50 000 personnes, la semaine dernière, à passer la frontière. Amman craint aussi de plus en plus l’activisme des groupes islamistes sur son territoire. Il y aurait 500 jihadistes jordaniens actuellement en train de combattre en Syrie. Des jihadistes qui ont juré que le roi Abdallah serait leur prochaine cible.

Amman ayant gardé, malgré tout, d’assez bonnes relations avec Damas, le petit royaume pourrait jouer les entremetteurs entre rebelles et régime bassiste. Bien sû, rien de tel n’a fuité. Mais une visite officielle de deux jours d’un ministre des Affaires étrangères iranien ne peut se résumer à une jolie poignée de main.

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