Grande-Bretagne: Abou Qatada prêt à retourner en Jordanie sous conditions
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L'avocat de l'islamiste Abou Qatada, que la Grande-Bretagne tente d'extrader vers la Jordanie depuis douze ans, a déclaré que son client « retournerait volontairement » dans son pays si celui-ci ratifie un traité prohibant l'utilisation de preuves obtenues par la torture.
Avec notre correspondante à Londres, Muriel Delcroix
Cette décision inattendue a été annoncée par la défense d’Abou Qatada qui espère ainsi obtenir la remise en liberté du prêcheur radical, arrêté début mars pour avoir enfreint les conditions très strictes de sa liberté conditionnelle. Londres tente en vain depuis douze ans maintenant d’extrader Abou Qatada en Jordanie, qui veut de son côté le rejuger pour « préparation d'attentats » à la fin des années 1990.
Mais, à chaque fois, la justice britannique oppose le même argument : des témoignages obtenus sous la torture en Jordanie pourraient être utilisés contre lui s'il était jugé dans son pays, et empêcher un traitement équitable. Le dossier était donc dans une impasse jusqu’à ce que les avocats d’Abou Qatada assurent ce vendredi 10 mai que si le Parlement jordanien ratifiait un traité interdisant l’usage de preuves obtenues sous la torture, leur client serait prêt à retourner en Jordanie volontairement.
Il s’agit d’un traité bilatéral signé fin avril entre Londres et Amman dans une tentative désespérée par la ministre de l’Intérieur Theresa May de mettre un terme à une saga qui ulcère l’opinion. Néanmoins, même si Abou Qatada coopère, il sait qu’il ne risque pas de se retrouver dans un avion dès demain. Il faudra encore du temps pour que soit ratifié ce traité, à un moment où la Jordanie, confrontée à la crise syrienne, a d’autres priorités.
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