Syrie

Syrie : Bachar el-Assad, inflexible, exclut toute démission

Le président Bachar el-Assad face aux journalistes de la TV argentine, le 18 mai 2013.
Le président Bachar el-Assad face aux journalistes de la TV argentine, le 18 mai 2013. SANA/Handout via Reuters

Dans un entretien accordé à des journalistes argentins, le président syrien Bachar al-Assad a réitéré, ce samedi 18 mai 2013, son refus de quitter le pouvoir avant la fin de son mandat en 2014. Au cours de cette interview, le chef de l’Etat a nié l’utilisation d’armes chimiques et s’est déclaré sceptique face à la rencontre souhaitée par Moscou et Washington et organisée afin de trouver une solution au conflit syrien.

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Avec notre correspondant à Beyrouth, Paul Khalifeh

Démissionner, ce serait fuir.

Bachar el-Assad face à la presse argentine

L’entretien avec Bachar el-Assad réalisé par des journalistes argentins (l'agence de presse officielle Telam et le grand quotidien Clarin) intervient à un moment où Russes et Occidentaux négocient l’ordre du jour et l’identité des participants à la conférence internationale sur la Syrie. Le président syrien pense clairement influer sur ces discussions.

Il exclut ainsi toute démission avant l’élection présidentielle de 2014. Selon lui, ce n’est pas aux Américains de décider qui doit partir et quand, mais au peuple syrien, à travers une consultation électorale : « Le capitaine n’abandonne pas le navire en pleine tempête. Il doit le mener à bon port. Partir, ce serait fuir mes responsabilités et ce n’est pas dans mes habitudes ».

L'arme chimique, un prétexte

Tout en saluant l’accord russo-américain, Bachar el-Assad se montre sceptique quant au résultat. Il souligne que l’opposition armée est composée de centaines de groupes hétérogènes. Il se demande par conséquent comment faire appliquer et respecter un éventuel cessez-le-feu.

Bachar el-Assad assure que ses troupes n’utilisent pas d’armes chimiques contre les rebelles, estimant que cette affaire pourrait être utilisée comme prétexte pour préparer une intervention militaire étrangère contre son pays.

L’interview s'est déroulée dans la bibliothèque du palais présidentiel alors qu’au loin résonne le bruit de la canonnade. Bachar el-Assad affirme qu’il se battra jusqu’au bout contre ceux qu’il appelle les « terroristes soutenus par l’Occident, certains pays arabes et Israël ».

L'armée syrienne investit Qousseir

L'armée syrienne, appuyée par les miliciens du Hezbollah libanais a lancé l'assaut ce dimanche 19 mai au matin, sur la ville de Qousseir, à l'ouest près de la frontière libanaise. Après les tirs de l'aviation, les troupes régulières entrent dans la ville, prise par les insurgés il y a plus d'un an.

Les chars de l'armée syriennes auraient donc désormais atteint -dimanche 19 mai- le centre de Qousseir, une ville au sud de Homs, tout près de la frontière libanaise et qui est un des fiefs de l'opposition. Et cela fait des semaines que le régime tente de la reprendre.

Elle est essentielle pour Damas car elle se trouve sur la route du littoral qui traverse le pays alaouite, la communauté dont est issu le président syrien. Selon l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH), ce matin, l'armée aurait d'abord lancé une série de raids aériens ainsi que des tirs d'artillerie.

Le Hezbollah est là

Dans cette bataille, les insurgés résistent mais il n'ont pas seulement l'aviation et les tanks face à eux. Il y a aussi des combattants aguerris, ceux du Hezbollah. Le parti libanais a reconnu le mois dernier que sa milice participait aux combats au côté de l'armée syrienne. Ils seraient entre 800 et 1 200 combattants dans la zone.

On peut désormais s'attendre à des combats de type guérilla auxquels les hommes du Hezbollah sont bien rodés. Les affrontements sont déjà très intenses: il y aurait pour le moment, selon l'OSDH, 20 morts dont 11 combattants de l'opposition.

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