Egypte

Au Caire, malgré les menaces de dispersion, les pro-Morsi campent sur leurs positions

Manifestation de membres féminins des Frères musulmans, le 11 août, non loin du Caire.
Manifestation de membres féminins des Frères musulmans, le 11 août, non loin du Caire. REUTERS/Mohamed Abd El Ghany

Au Caire, les partisans du président islamiste Mohamed Morsi destitué par l'armée ont appelé, ce lundi 12 août, à de nouvelles manifestations en Egypte. Si la police dit vouloir différer la dispersion des manifestants, actuellement barricadés depuis plus d'un mois avec femmes et enfants sur deux places du Caire, l'opération doit néanmoins se faire de manière « graduelle ».

Publicité

Avec notre correspondant au Caire, Alexandre Buccianti

La tension était à son comble lors de la prière de l’aube ce 12 août  sur les deux sit-in des Frères musulmans. Les rumeurs reprises par les médias avaient en effet indiqué que l’assaut pour disperser les sit-in aurait lieu aux premières heures de ce lundi. La chaîne al-Jazeera, proche des Frères musulmans, avait même précisé que 35 formations des brigades antiémeutes étaient prêtes à entrer en action. L'intervention des forces de l'ordre semble, pour le moment, différée, mais les pro-Morsi restent vigilants. 

Les pro-Morsi avaient invité la presse occidentale à passer la nuit dans des tentes pour assister à l’assaut. Place Rabaa-al-Adawiya, dans la banlieue résidentielle de Madinet Nasr, des patrouilles dites « de sécurité » restent sur le qui-vive un peu comme les gardes derrière les remparts d’une forteresse du Moyen Âge.

Lignes de défense

Les manifestants se sont, en effet, fortifiés en construisant une série de lignes défensives. Cela va des sacs de sable au mur de béton en passant par les amas de dalles de trottoirs. Devant le sit-in de l’université du Caire, les manifestants ont même creusé une tranchée. Les armes visibles, sont elles aussi moyenâgeuses : des catapultes, des frondes et des gourdins.

Côté gouvernement, on a bien indiqué que la décision de disperser les sit-in est définitive. Le plan qui semble retenu est lui aussi bien moyenâgeux : il s'agit de faire le siège progressif des deux places fortes tout en laissant une porte de sortie aux assiégés. Au bout d’un délai indéterminé, des attaques auront lieu avec des canons à eau blindés et des grenades lacrymogènes. L’assaut final n’a pas encore été évoqué.

NewsletterRecevez toute l'actualité internationale directement dans votre boite mail

Suivez toute l'actualité internationale en téléchargeant l'application RFI