Les combattants kurdes irakiens sont entrés dans Kobane
Près de trois jours après leur arrivée à la frontière turco-syrienne, quelque 160 peshmergas irakiens sont entrés à Kobane samedi 1er novembre. Leur percée dans la ville kurde syrienne assiégée par les jihadistes du groupe Etat islamique depuis plus d'un mois constitue un symbole fort pour les Kurdes en cette journée de mobilisation mondiale pour Kobane.
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Avec notre correspondant à Istanbul, Jérôme Bastion
Après plus de trois jours d'attente, les renforts kurdes irakiens, les peshmergas, sont entrés dans la nuit de vendredi à samedi à Kobane, la ville assiégée par les combattants de l'Etat islamique.
Perchés sur leurs camions et leurs pick-up, armes et drapeaux en main, scandant : « Biji Kobani », soit « Vive Kobane», ils ont enfin traversé cette ligne de démarcation que la Turquie rechignait tant à leur ouvrir.
Après deux heures d’intenses frappes de la coalition pour sécuriser leur passage, ils ont donc foulé le sol jonché de gravats de cette ville martyre, où ils ont été accueillis par un commandant des Forces de défense populaire, le YPG, et par les embrassades des combattants déjà sur place. Ils ont ensuite été rapidement emmenés sur une colline située à l’ouest de la ville, loin du front et sous le plein contrôle des Kurdes, où ils ont installé leur campement.
40% de Kobane contrôlés par les islamistes
Au même moment, mais trop tard, les jihadistes du groupe de l’Etat islamique tentaient un nouvel attentat à la voiture piégée sur le front est, près du poste-frontière et du point de passage avec la Turquie que venaient d’emprunter les peshmergas.
On ne sait pas quand et de quelle manière les 155 peshmergas vont maintenant prendre part aux combats, mais il est certain qu’ils auront fort à faire, alors que les islamistes contrôlent toujours environ 40% de la ville.
La Turquie s'oppose toujours au déplacement des peshmergas
Arrivés en deux groupes distincts mercredi et jeudi depuis le Kurdistan du Nord, ces combattants kurdes étaient jusqu’ici bloqués sur le territoire turc. Jeudi, une délégation s’était rendue quelques heures dans la ville pour préparer le terrain, investi ce samedi par le reste des troupes.
Leur arrivée représente un symbole fort pour les Kurdes, particulièrement en cette journée annoncée de mobilisation pour Kobané dans de nombreux pays du monde. En Turquie toutefois, où ces rassemblements ont été interdits, le transit des combattants kurdes irakiens suscite toujours la réprobation de la classe politique.
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