Vatican

Deux religieuses palestiniennes canonisées par le pape François

Le pape François embrasse Mahmoud Abbas à la fin de la cérémonie de canonisation de quatre religieuses, le 17 mai 2015 au Vatican.
Le pape François embrasse Mahmoud Abbas à la fin de la cérémonie de canonisation de quatre religieuses, le 17 mai 2015 au Vatican. REUTERS/Tony Gentile

Ce dimanche, à Rome, le pape François a proclamé la sainteté de quatre femmes, toutes religieuses au XIXe siècle, une Italienne, une Française et deux Palestiniennes. A l'occasion, François a engagé la foule présente à suivre leur « exemple lumineux ».

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Avec notre correspondant au Vatican, Antoine-Marie Izoard

Grande messe solennelle et affluence des grands jours place Saint-Pierre pour la canonisation de deux religieuses Palestiniennes - Mariam Bawardi et Marie-Alphonsine Ghattas -, de la sœur française Jeanne-Emilie de Villeneuve et de l’Italienne Maria Cristina Brando. Le pape François a évoqué « l’exemple lumineux » de ces quatre femmes, souhaitant que chaque fidèle témoigne du Christ, surtout dans les milieux « où l’oubli de Dieu est plus fort ».

Des délégations officielles avaient été envoyées à Rome pour l’occasion. Au premier rang se trouvait le président palestinien Mahmoud Abbas, accompagné de plusieurs ministres. Les fidèles venus participer à la messe se sont vu distribuer des drapeaux aux couleurs du Saint-Siège et de l’Etat de Palestine, quelques jours à peine après la conclusion d’un accord entre le Vatican et Ramallah.

Pour honorer la nouvelle sainte française, le ministre de l’Intérieur Bernard Cazeneuve avait fait le déplacement. Alors que la France peine à obtenir l’agrément pour la nomination de son nouvel ambassadeur au Saint-Siège, Paris a souhaité montrer ainsi sa bienveillance et tenter de mettre fin à l’impasse diplomatique.

Le pape, au terme de la messe, a remercié l’ensemble des délégations. Il a chaleureusement embrassé Mahmoud Abbas, et lancé un appel à la fin des violences au Burundi.


 ■ En Cisjordanie, la joie des Palestiniens

Cette canonisation intervient la même semaine où le Vatican a reconnu officiellement l'Etat de Palestine. Une décision politique dénoncée par les autorités israéliennes. A Ramallah, ce dimanche, les palestiniens catholiques se réjouissaient de cette double actualité.

Avec notre correspondant à Ramallah, Nicolas Ropert

Les cloches de l'église de la Sainte-Famille résonnent ce dimanche matin à Ramallah. Ces canonisations sont un événement exceptionnel pour toute la communauté catholique de Cisjordanie. C’est ce que confirme le père Ibrahim Shomali, responsable de la paroisse de Ramallah : « C’est pour encourager la communauté chrétienne à rester ici en Terre sainte. Si deux sœurs palestiniennes ont vécu ici pendant des temps très difficiles de l’Empire ottoman, on peut vivre maintenant même si le temps est difficile. Donc c’est quelque chose de spirituel, quelque chose de religieux. »

Mais en plus de l'aspect religieux, les Palestiniens retiennent surtout l'offensive politique que mène le Vatican. La signature d'un accord entre le Saint-Siège et l'Etat de Palestine est un pas en avant, se félicite sur le parvis de l'église de Ramallah, Silem Shamieh, un retraité palestinien : « L'Eglise a reconnu l'Etat de Palestine. C'est une bonne chose. Et surtout cela ne plait aux Israéliens. Nous sommes le dernier peuple au monde qui vit sous occupation. Le Pape ne vient pas avec de l'argent, il dit « je prie pour vous ». Ce n'est pas assez, ce n'est pas efficace. »

Une délégation d'une quarantaine de catholiques de Cisjordanie a accompagné à Rome les responsables palestiniens dont le président Mahmoud Abbas, pour la messe ce dimanche

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