Territoires palestiniens: le Hamas condamne à mort trois Palestiniens à Gaza

Un détenu palestinien dans une prison à Gaza.(Illustration). REUTERS - Suhaib Salem

Le Hamas, au pouvoir dans la bande de Gaza, vient de condamner à mort trois Palestiniens. Deux d’entre eux pour « collaboration avec Israël », et le troisième pour trafic de drogue. C’est la deuxième fois en moins de deux semaines, que le mouvement islamiste prononce de telles condamnations. Les organisations de défense des droits de l’Homme palestiniennes, se disent très inquiètes.

Avec notre correspondant à Jérusalem, Sami Boukhelifa

Contacté à Gaza, Samir Zaqout, ne mâche pas ses mots. Il est le directeur adjoint de l’ONG Al Mezan, une organisation de défense des droits de l’Homme basée dans l’enclave palestinienne. « Malheureusement, ces condamnations à mort sont en train de devenir une sinistre routine. A chaque fois nous les dénonçons. Et encore une fois, nous exigeons l’abolition de la peine de mort. Cette loi doit être supprimée du droit pénal palestinien. Et jusqu’à ce que cela soit fait, les condamnations à mort doivent être suspendues, comme c’est le cas en Cisjordanie depuis 2005 ».

En Cisjordanie occupée, l’Autorité palestinienne a adhéré aux traités, et signé les protocoles internationaux, pour l’abolition de la peine de mort. Le Hamas à Gaza est tenu légalement d’obtenir l’approbation du président palestinien Mahmoud Abbas, avant de prononcer de telles condamnations, explique Samir Zaqout. « L’Autorité palestinienne, a en principe un pouvoir décisionnaire à Gaza. Se cacher derrière : '' C’est le Hamas qui détient le pouvoir à Gaza '', n’exempte pas à l’État de Palestine de ses engagements internationaux. L’Autorité palestinienne doit faire davantage d’efforts. Car lorsqu’elle le veut vraiment, elle trouve des terrains d’entente avec le Hamas. A Gaza, c’est elle qui gère les secteurs de la santé, de l’éducation et bien d’autres ministères encore ».

Depuis le début de cette année, le Hamas a prononcé plus d’une vingtaine de condamnations à mort à Gaza, selon l’ONG AL Mezan.