La gardienne iranienne de football est un homme, accuse la Jordanie

En Jordanie, une polémique a éclaté à propos d’un match de football féminin qui opposait, en septembre dernier, l’équipe jordanienne à l’équipe d’Iran.
En Jordanie, une polémique a éclaté à propos d’un match de football féminin qui opposait, en septembre dernier, l’équipe jordanienne à l’équipe d’Iran. AFP/Archives

En Jordanie, une polémique a éclaté à propos d’un match de football féminin qui opposait, en septembre dernier, l’équipe jordanienne à l’équipe d’Iran. La raison : la Fédération jordanienne de football accuse l’une des joueuses iraniennes d’être en réalité un homme. Ce qui remettrait en cause l’issue du match où la Jordanie avait perdu 4 à 2 et avait été disqualifiée pour la Coupe d’Asie, qui doit s’ouvrir le 20 janvier prochain.

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Dimanche 14 novembre, le président de la Fédération jordanienne de football, le prince Ali Ben al-Hussein, a demandé à la Confédération asiatique de football d'ouvrir une enquête pour déterminer le sexe de la joueuse, et cela un mois et demi après le match en question. Mais ce n’est pas un hasard si la Jordanie s’en prend à cette équipe et à ce match en particulier, puisque c’est lors de cette rencontre que l’équipe jordanienne a perdu toutes ses chances d’être qualifiée à la Coupe d’Asie féminine.

La Coupe d’Asie 2022

D’ailleurs, si la Jordanie s’attaque en particulier à Zoreh Kouadei, la gardienne de l’équipe iranienne, ce n’est pas non plus un hasard. Le match s’était terminé aux tirs au but. Et en arrêtant par deux fois les tirs de l’équipe adverse, c’est elle qui a signé la victoire de l’Iran. L’enjeu est donc de taille. Car remettre en question la gardienne, c’est remettre en question le résultat du match. Et donc la disqualification de la Jordanie à la Coupe d’Asie.

Dans un communiqué, la Jordanie assure détenir des preuves et les avoir données à la Confédération asiatique de football. Mais la Jordanie avance surtout que l’Iran aurait un « passif concernant les questions de genre et de dopage ». Car en 2015 déjà, un responsable proche de la Fédération iranienne de football avait confié que huit membres de l’équipe féminine iranienne étaient soupçonnés d’être des hommes en attente d’opération de réassignation sexuelle. Mais à l'époque, il n’y avait pas eu de suite.

En revanche, un an plus tôt, en 2014, quatre joueuses avaient été exclues de la sélection iranienne, car leurs opérations de changement de sexe n’étaient pas complètes. Et donc, elles ne respectaient pas les règles. Ce qui pose aussi problème à la Jordanie, c’est qu’en Iran, les opérations de réassignation sexuelle sont légales. Et des femmes trans peuvent très bien intégrer l’équipe de football féminine.

Des accusations infondées, selon les fans

Depuis l'annonce de la Fédération jordanienne de football, c’est une pluie de critiques qui s’abat sur la Fédération iranienne depuis dimanche 14 novembre. La joueuse concernée, Zohreh Kouadei, dément fermement ces accusations et parle de harcèlement. Elle est soutenue par sa sélectionneuse, Maryam Irandoust, pour qui cette requête ne serait qu’un prétexte pour refuser la défaite.

Mais cela ne s’arrête pas là, le communiqué a suscité la polémique auprès des fans dans tout le Moyen-Orient. Depuis dimanche, un hashtag en soutien à la joueuse circule sur les réseaux sociaux. Il a été repris des milliers fois sur Twitter, Facebook et TikTok. Dans les messages, les utilisateurs dénoncent des accusations sexistes et une demande honteuse de la part de la Fédération jordanienne.

Face à ce flot de critiques, la Fédération de football jordanienne n’en démord pas et maintient sa requête. Le sort des deux équipes est donc désormais entre les mains de Confédération asiatique de football. Mais ce qui est sûr, c’est que cet incident va avoir un impact important sur les relations futures entre les deux équipes.

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