Kurdistan iranien: une vague d'arrestations inexpliquées
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Une vague d'arrestations a eu lieu, mi-novembre, dans la province du Kurdistan iranien. Au total : 32 hommes ont été arrêtés en dix jours. Jusqu'à présent, aucun d'entre eux n'a pu expliquer à ses proches la raison de son arrestation. De peur d'être, eux aussi, victimes, certains habitants des villages des environs ont fui leur maison. Depuis l'arrivée du nouveau président iranien, Ebrahim Raïssi, la répression n'a fait qu'empirer.
Pour l'instant, il est difficile de faire un lien entre les 32 personnes arrêtées. Très peu d'entre elles ont pu appeler leur famille. Aucune n'a pu dire quelle charge pesait contre elle.
Fatemeh Karimi, directrice du réseau des droits humains du Kurdistan, lie cette vague d'arrestations à l'arrivée d'une nouvelle direction à la tête des forces de sécurité de la province : « Il y a ce genre de changement afin de faire peur et de mieux contrôler les régions kurdes, où il a toujours existé une opposition claire au gouvernement central. Des nouveaux responsables commencent leur prise de poste avec une vague d'arrestations. Cette fois, ce sont surtout des personnes organisées au sein de groupes comme les écologistes, et même les membres d'un groupe d'alpinisme et d'un groupe qui organise la fête du Nouvel An kurde. On ne sait pas exactement pourquoi ils ont été arrêtés. Il y a toujours un lien très proche avec les Kurdes, avec les partis politiques kurdes. Mais actuellement, ces partis politiques ne sont pas très actifs. Ils font ce genre d'arrestations pour diminuer leur peur d'avoir un autre mouvement socio-politique dans la région. »
Les minorités ethniques en Iran sont particulièrement contrôlées. La province kurde est historiquement considérée par la République islamique comme une menace à l'intégrité et à la stabilité du pays.
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