Jordanie: des manifestations contre l’accord sur l’eau conclu avec Israël
Publié le :
En Jordanie, des manifestations ont éclaté cette semaine contre l’accord signé lundi entre Israël, les Émirats arabes unis et le royaume hachémite à Dubaï. Le texte en question, négocié en secret, permet au régime d’Abdallah II d’échanger avec l'État hébreu de l’énergie solaire contre 200 millions de mètres cubes d’eau désalinisée.
C’est une potentielle solution à la sécheresse historique que traverse la Jordanie. Mais pour une majorité de Jordaniens, tout accord avec Israël est inacceptable. Les manifestants, réunis par centaines à plusieurs reprises cette semaine, exigent le retrait du texte.
► À lire aussi : De l'énergie solaire contre de l'eau: l'accord controversé entre Israël et la Jordanie
Assis dans un parc du quartier de Weibdeh, Rakan fume une cigarette avec ses amis. Pour lui, comme pour beaucoup de Jordano-Palestiniens, cet accord est une trahison. « Je suis en colère, car la moitié des habitants ici sont Palestiniens. Nous échangeons notre électricité contre leur eau. Mais pour moi, cette eau appartient déjà à la Palestine. Cet accord est inacceptable. Il n’a été conclu que pour nous soutirer nos ressources », estime-t-il.
Des moyens de pression pour Israël
À côté de lui, Farès, originaire de Bethléem, hoche la tête. Ce qui l’inquiète vraiment, c’est le pouvoir politique que peut retirer Israël de cet accord. « Le gouvernement israélien a maintenant des moyens de pression sur le gouvernement jordanien et ça se retournera contre nous. Désormais, on fera ce qu’ils nous disent de faire, car ils nous donnent de l’eau. Si un gouvernement donne de l’eau à un autre, il peut le contrôler », juge-t-il.
Cette semaine, la majorité des manifestants étaient des étudiants. C’est d’ailleurs dans les universités qu'a commencé la contestation. « Toutes les universités rejettent cet accord. Nous resterons mobilisés même si nous savons que ce sera toujours dangereux de manifester dans ce pays. Mais nous devons résister. Peu importe le prix de la liberté, nous le paierons », assure Bassal, à la tête du syndicat pour le Renouveau arabe.
L’étudiant l’assure : il sera dans la rue, jusqu’au retrait complet de l’accord.
L'opposition a appelé à descendre à nouveau dans les rues d'Amman ce vendredi 26 novembre, pour faire reculer le gouvernement.
NewsletterRecevez toute l'actualité internationale directement dans votre boite mail
Je m'abonne