Reportage

Covid-19: dans le nord de la Jordanie, une nouvelle épidémie fulgurante

Le roi Abdallah II de Jordanie lors de l'inauguration d'un hôpital militaire de campagne dédié au Covid-19 dans le gouvernorat d'Irbid, en décembre 2020.
Le roi Abdallah II de Jordanie lors de l'inauguration d'un hôpital militaire de campagne dédié au Covid-19 dans le gouvernorat d'Irbid, en décembre 2020. © Yousef ALLAN / Jordanian Royal Palace / AFP

La Jordanie fait face à sa troisième vague de Covid-19. En une semaine, le pays a enregistré plus de 28 000 cas de contamination au coronavirus, un record depuis le mois d'avril. Une situation qui inquiète les autorités locales, alors que le nouveau variant Omicron a déjà été détecté dans plusieurs pays du Moyen-Orient.

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Le nord de la Jordanie est particulièrement touché par cette troisième vague de Covid. C'était déjà dans cette région que les plus gros clusters avaient été repérés au début la pandémie.

Dans cet hôpital d'Irbid, le nombre de patients en soins intensifs dépasse largement la moyenne nationale. Une vague de contamination que Khatib, médecin-réanimateur, n'imaginait pas il y a encore quelques semaines :

La situation est difficile. Actuellement, la moitié de nos lits sont occupés par des patients atteints du coronavirus. Il y a un mois, nous étions en train de renvoyer le personnel dans les autres hôpitaux. Mais soudainement, nous avons dû nous remettre à combattre ce fichu virus.

 

Dans la ville, peu d'habitants respectent les gestes barrières. Ce qui inquiète Dana, infirmière à Irbid. En un mois, deux membres de sa famille sont morts du coronavirus. « J'ai vraiment peur, confie-t-elle. Il n'y a aucune restriction. Tout est ouvert : les établissements, les entreprises, les écoles. C'est pourquoi les contaminations et les décès liés à cette troisième vague ne peuvent qu'augmenter. »

Les autorités demandent aux Jordaniens de limiter leurs contacts pour éviter de nouvelles restrictions. Un confinement serait fatal pour l'économie et peu accepté par la population.

Moussa est commerçant au souk d'Irbid. Il ne survivrait pas à une nouvelle fermeture. « Si je dois fermer ma boutique, dit-il, je n'aurai plus d'argent. Il y a des aides de l'État, mais elles sont infimes. Si le gouvernement m'aidait à payer de quoi me nourrir et boire, alors il n'y aurait pas de problème, je resterais à la maison. Mais ce n'est pas le cas et je ne peux pas survivre sans acheter de l'eau et de l'électricité. »

Mais la situation pourrait encore empirer avec l'arrivée du variant Omicron au Moyen-Orient. Le royaume a annoncé, dimanche, la mise en place cet hiver d'un plan d'urgence pour freiner les contaminations.

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