Le prince-héritier saoudien Ben Salman en opération séduction dans sa tournée dans le Golfe

Alors qu’un membre présumé du commando impliqué dans l'assassinat du journaliste saoudien Jamal Khashoggi a été interpellé mardi 7 décembre à Paris, Mohammed Ben Salman est en tournée dans le Golfe. Après Oman, le prince-héritier saoudien se rend aux Émirats arabes unis, au Bahreïn, à Koweït, mais aussi, et pour la première fois depuis 2017, au Qatar qui avait été visé par un blocus par Riyad et d’autres capitales régionales.

Le prince-héritier saoudien Mohammed Ben Salman, reçu par son homologue d'Abou Dhabi Mohammed Ben Zayed al-Nahyan dans l'émirat, le 7 décembre 2021.
Le prince-héritier saoudien Mohammed Ben Salman, reçu par son homologue d'Abou Dhabi Mohammed Ben Zayed al-Nahyan dans l'émirat, le 7 décembre 2021. © Bandar Algaloud/Courtesy of Saudi Royal Court/Handout via REUTERS
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Cela fait près de quatre ans que Mohammed Ben Salman ne s’est plus rendu au Qatar. Car en juin 2017, l’Arabie Saoudite, les Émirats Arabes Unis, Bahreïn et l’Égypte ont imposé un blocus au Qatar. Ils reprochent à Doha sa proximité avec l’Iran ainsi que son soutien à des groupes radicaux, des accusations que le Qatar a toujours niées.

En janvier 2021, la réconciliation est scellée à al-Ula.

Avec cette tournée régionale, Mohammed Ben Salman entend développer la coopération avec le Qatar, mais aussi avec ses partenaires du Golfe : coopération sur les questions de défense, de sécurité, d’économie. 

Au programme, les gros dossiers du moment : guerre et crise humanitaire au Yémen, situation en Libye et en Syrie, reprise des négociations sur le programme nucléaire iranien… autant de questions que les six membres du Conseil de Coopération du Golfe aborderont lors de leur sommet annuel ce mois-ci.

Pour Mohammed Ben Salman, cette tournée intervient dans un contexte d'apaisement. Riyad et Téhéran ont repris les pourparlers directs depuis avril. La Turquie cherche également à renouer avec ses anciens rivaux dans la région : l’Arabie saoudite et les Émirats arabes unis. À Doha, Mohammed Ben Salman doit d’ailleurs succéder au président turc Recep Tayyip Erdogan, venu rencontrer mardi 7 décembre l’émir du Qatar.

Il y a encore un an, c’était tout à fait inimaginable d’avoir cette visite-là. Les relations étaient extrêmement tendues, les relations diplomatiques étaient coupées, il y avait un embargo territorial et aérien à l’endroit du Qatar. Cette visite est assez symbolique. Elle marque, selon moi, cette nouvelle diplomatie saoudienne.

Anne Gadel, chercheure membre de l’observatoire « Afrique du Nord Moyen-Orient » de la fondation Jean Jaurès

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