Iran: des parents de victimes du Boeing ukrainien abattu à Téhéran portent plainte
Le 8 janvier 2020, les forces armées iraniennes abattaient un Boeing d'Ukraine International Airlines qui venait de décoller de Téhéran pour Kiev. Le drame avait coûté la vie aux 176 occupants de l’appareil, en majorité des Iraniens et des Canadiens. Ce lundi, on a appris que deux parents iraniens de deux jeunes passagers de l’avion ont porté plainte contre trois des plus hauts responsables sécuritaires du pays.
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La plainte émane de Mohsen Assadi-Lari, directeur général des affaires internationales auprès du ministère de la Santé au moment du drame et de son épouse. Le couple a perdu un fils et une fille de 23 et 21 ans. La plainte visait le secrétaire du Conseil suprême de sécurité nationale, Ali Chamkhani, le chef des Gardiens de la Révolution, Hossein Salami, et le chef de la branche aérospatiale des Gardiens de la Révolution, Amirali Hajizadeh.
Dans une interview au quotidien réformateur Shargh, les plaignants lancent de graves accusations contre l'armée idéologique de la République islamique. Ils racontent notamment avoir eu un entretien avec le chef des Gardiens de la Révolution, qui leur aurait dit que l’attaque contre l’avion avait été un acte délibéré pour empêcher une attaque américaine contre l’Iran.
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La nuit du drame, les défenses aériennes iraniennes étaient en état d'alerte maximale par crainte d'une attaque américaine. La République islamique s'attendait à une réplique de Washington après avoir attaqué une base utilisée par l'armée américaine en Irak, en riposte à l'élimination du général Qassem Soleimani, artisan de la stratégie régionale de l'Iran.
Les Gardiens ont démenti cette version des faits. Téhéran n'avait reconnu les faits que trois jours plus tard disant avoir abattu l'appareil « par erreur ». Mais les affirmations de l’ancien fonctionnaire du régime provoquent beaucoup d’émotion mais aussi de doutes et de débats dans la société iranienne.
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