Cette semaine, on voyage sur un chemin, long et sinueux, très loin des sentiers touristiques : celui des Afro-Équatoriens pour la reconnaissance de leurs droits, leur culture et leur identité. Depuis son indépendance en 1822, ce petit pays d’Amérique latine affiche une grande diversité culturelle, à l’image de son continent.(Rediffusion du 26 mai 2018).
Parmi ses 16 millions d’habitants : indigènes, métis, afros ou descendants de colons espagnols, la minorité noire représente à peine 8% de la population totale. Très longtemps victime de racisme, de discrimination voire d’oubli, cette communauté descendante d’esclaves, se mobilise et renoue avec son histoire et ses héros noirs, esclaves affranchis et rebelles.
Au-delà des grandes villes de Quito ou Guayaquil, les Afro-Équatoriens vivent historiquement dans deux territoires dits « ancestraux » : la vallée du Chota et la province d’Esmeraldas.
Des « Andes noires » à la Côte Pacifique Nord, suivez-nous à la rencontre de paysans, d’étudiants, d’artistes et d’intellectuels militants fiers d’être noirs et fiers de leur histoire encore trop méconnue.
En effet, qui sait que sur les terres d’Equateur, une « République » noire a vu le jour au 16ème siècle ? Qui sait aussi que des villes s’appellent là-bas Africa ou Nigeria ? Qui sait enfin que durant le Carnaval, chaque année en février, un festival Afro enfièvre durant 3 jours la ville d’Esmeraldas ?! Un reportage de Déborah Gros.
En savoir plus :
- Le Festival de musique et de danse Afro d’Esmeraldas se tient chaque année, en février, pendant le Carnaval.
- Dans la vallée du Chota, il existe encore peu d’initiatives touristiques en lien avec la communauté noire. À noter le « Mascarilla Black Community » qui cherche à développer l’ethno-tourisme. Une agence française spécialisée propose un circuit d’immersion dans la jungle équatorienne avec un temps justement à Mascarilla.
À voir :
- Le travail photographique au long cours de Philippe Guionie et sa série Africa America. Pendant plusieurs années, le photographe français a parcouru les Andes, du Venezuela jusqu'en Bolivie, à la rencontre des communautés afro-descendantes.
- Les projets de documentaire mené par les Français et Équatoriens Matias Saltos, Florian Michel et François Mas avec Ecuador ? mi poder en la constitution et des Français Pierre Carles et Nina Faure On revient de loin. Opération Corréa 2, pour en savoir plus sur le contexte politique récent et les dix années de « Révolution citoyenne » du président Correa (2007-2017). C’est durant cette période, sous l’influence des avancées en Colombie, que les Afro-Équatoriens ont obtenu les mêmes droits que les indigènes à travers notamment la nouvelle Constitution du pays de 2008.
À lire :
- « Afro-descendants: société civile et mobilisation sociale en Équateur », un article de John Anton Sanchez, docteur en Sciences sociales et enseignant à l'Institut des Hautes Études Nationales et Afro-équatorien. Pour mieux comprendre la lutte des Afro-Équatoriens pour leur reconnaissance au cours des vingt dernières années (en espagnol).
- L'Encyclopédie du savoir Afro-équatorien, élaboré par le Vicariat apostolique d’Esmeraldas et l'IFA, Centre Culturel afro-équatorien. Afin d’avoir une vision globale de l'histoire, des traditions et de la culture afro-équatorienne (en espagnol).
À écouter :
- Le projet musical De Taitas y de Mamas (les grands-pères et grands-mères de la musique) qui a permis de mettre en valeur un patrimoine musical oublié en Équateur. 6 grandes voix forment cette compilation parmi lesquels les afros Tres Marías, Papá Roncón ou Don Naza.
- Río Mira, un groupe de musiciens afro-colombiens et afro-équatoriens. Leur chanteuse Karla Kanora est une des rares femmes afro-équatoriennes présente sur la scène publique.
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