Le secteur minier sud-africain a été durement touché par les conséquences de l’épidémie de coronavirus. En avril, la production a presque diminué de moitié par rapport à l'année dernière. La crise est aussi l'occasion pour les compagnies de penser à leur futur. À l’heure de la quatrième révolution industrielle, le secteur minier est en pleine mutation : les mines s’automatisent, et les métiers du numérique sont de plus en plus recherchés.
Ancienne avocate, Olebogeng Sentsho a finalement décidé de se reconvertir dans le monde de la mine. La jeune femme de 32 ans travaille pour le fonds sud-africain qu’elle a créé, le Simba Mgodi Fund, pour financer des jeunes qui souhaitent se lancer dans le domaine minier.
« On aura toujours besoin de beaucoup de minerais dans le monde, comme intrants, donc je pense que c’est un secteur du futur, mais qui va beaucoup se transformer. Le fait que l’on puisse visualiser l’intérieur de la mine sur sa tablette, que l’on puisse gérer certaines opérations grâce à un drone. C’est vraiment une période excitante pour l’industrie », s’exclame-t-elle. Pourtant, de nombreux jeunes Sud-Africains n’ont pas forcément en tête à quoi ressemble le métier de mineur aujourd’hui.
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La révolution numérique a déjà commencé dans le secteur minier
Antony Mello travaille pour SiMINE, une start-up de Johannesburg qui propose une immersion dans la mine du futur. Il explique que « ce que la plupart des jeunes en Afrique du Sud connaissent de la mine, ça leur vient de leurs parents, ou de leurs proches, pour qui le métier est toujours très manuel et difficile physiquement ». Puis d'ajouter : « Mais nous voulons montrer aux plus jeunes que l’on a besoin désormais de nouvelles compétences, de connaissances numériques, et nous essayons de les intéresser au secteur grâce à cette approche ».
La révolution numérique a déjà commencé à transformer le métier, et permet notamment d’ouvrir plus de portes aux femmes selon les acteurs du secteur.
Mais pour se saisir de ces opportunités, encore faut-il que les jeunes du continent soient correctement formés, comme l’explique Thandazile Moyo qui travaille sur ces questions pour l’Université du Cap. « Il faut vraiment que l’on réfléchisse davantage aux compétences dont va avoir besoin cette génération. Et c’est aussi l’occasion d’instaurer une meilleure collaboration entre les universitaires et les industriels, pour que l’on progresse tous à la même vitesse », dit-il.
L’apport de la jeune génération au secteur
À 30 ans, Olivier Tambwe a quitté la RDC pour venir faire ses études de génie chimique en Afrique du Sud, et espère apporter de nouvelles compétences au monde des mines. « Je suis vraiment attiré par le secteur, et c’est un secteur pourvoyeur d’emplois dans la région d’où je viens. Le projet sur lequel je travaille consiste à essayer d’intégrer les stratégies de développement durable dans l’exploitation minière. C’est ça le chemin ou la carrière que je désire emprunter », déclare-t-il.
Car la jeune génération se soucie davantage des questions de gestion durable des ressources, et d’intégration des communautés. Ce sera donc aux entreprises de les convaincre de leur volonté de s’améliorer sur ces sujets.
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