La République démocratique du Congo s'est lancée depuis deux ans dans l'électrification rurale. La Banque mondiale, via la SFI, vient apporter un gros coup de pouce à ce programme qui vise à augmenter à 30% le taux d'électrification dans le pays contre 19% aujourd'hui. Le projet concerne ce que l'on appelle les mini-centrales électriques.
Quatre cents millions de dollars destinés à électrifier les campagnes congolaises. Pour les développeurs de mini-centrales électriques, l'annonce de la Banque mondiale est sans doute la meilleure nouvelle de l'année. « Nous considérons cela comme un soulagement. Nous pensons que cela nous aidera à développer certains projets privés, mais aussi à attirer de nouveaux investissements au niveau international », confie Parfait Lutundula, directeur technique de TechPower Services, une jeune pousse basée à Goma et qui fabrique des mini-centrales photovoltaïques.
Son entreprise ambitionne d'en implanter une centaine dans le Nord-Kivu. La première est en phase d'installation sur la commune de Rubaya, dans le territoire de Masisi. « Pour essayer de rendre le projet plus durable encore, on essaie d'accompagner l'électrification rurale par le financement d'équipements à usage productif », précise Parfait Lutundula.
« Par exemple, à Rubaya, ajoute-t-il, nous avons noué un partenariat avec une coopérative agricole, afin qu'elle puisse utiliser l'énergie que nous allons produire pour alimenter les moulins les chambres froides, ce qui permet de développer les activités de ce milieu. »
L'électricité doit être « subsidiée »
Mais pour implanter des mini-centrales, il faut d'abord résoudre l'équation économique. Vu le niveau de vie dans les campagnes, l'électricité photovoltaïque doit être subventionnée, « subsidiée » comme on dit en RDC.
Basé à Goma, Louis de Muylder est directeur innovation de Bboxx, fournisseur britannique de kits et mini-centrales solaire : « Lorsque l'on fait un mini-réseau, l'idéal est d'avoir un gros client qui soit le client principal de ce réseau – une tour télécom ou une entreprise spécifique – et ensuite profiter de la présence de ce gros client pour distribuer l'électricité aux ménages aux alentours. »
« Malheureusement avec les mini-réseaux, souvent nous tournons autour de 50 centimes le kilowattheure, ce qui est deux à trois fois trop élevé, constate Louis de Muylder. L'Agence nationale de l'électrification rurale en RDC, l'Anser, a aussi un volet pour subsidier la demande au niveau des réseaux qui fonctionnent aussi avec un compteur intelligent, ce qui permet de surveiller de façon numérique la consommation et d'apporter un subside sur le coût du kilowattheure. »
L'Anser, l'Agence nationale d'électrification rurale, pilote le programme national. Elle dispose déjà d'un fonds, le fonds Mwinda doté de 500 millions de dollars pour apporter l'énergie verte à 15 millions de Congolais d'ici à 2024.
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