RDC: à Kalemie, les habitants attendent la réouverture des ports
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Trois ans après la fermeture des ports privés à Kalemie, dans l’est de la RDC, par le gouvernement provincial, les propriétaires de ces ports exigent toujours leur réouverture. Ils enregistrent un gros manque à gagner. De plus, des centaines de petits commerçants qui exerçaient leur activité autour de ces ports sont réduits au chômage. Pour leur part, les autorités de la province du Tanganyika justifient cette décision par la lutte contre la fraude et l’évasion fiscale.

De notre correspondante à Lubumbashi,
La décision de fermer tous les ports privés à Kalemie avait été prise par l’ancien gouverneur de la province du Tanganyika Zoe Kabila. C’est là qu’accostaient les embarcations provenant de la Tanzanie voisine et de la Zambie, transportant essentiellement des denrées alimentaires qui échappaient aux douanes congolaises, selon les services de l’État.
Trois ans après, Gaspard Kiza Munga, gérant du port de la Coopérative mutuelle des transporteurs par boat, Comteb, un des ports fermés, est toujours sous le choc. « Nous ne connaissons pas les raisons de la fermeture de notre port, car aucun document ne nous a été présenté pour nous signifier la décision », dit-il. « Or, administrativement, une mesure prise par une autorité doit être accompagnée par un document. »
« On n’a pas le choix »
Au total, trois ports ont été fermés : le port de Comteb, de GSKA et d’ATB. Le gouvernement provincial avait scellé les bureaux et interdit l’accostage dans ces installations.
Pour le commissaire lacustre Jean Kyato, les propriétaires des ports privés doivent non seulement se munir des documents légaux, mais aussi payer les taxes. « Quand le gouvernement provincial a constaté des irrégularités dans le fonctionnement de ces ports privés, il les a fermés », explique Jean Kyato. « Malgré cela, les embarcations accostent au port public, même si la loi n’autorise pas de placer ces embarcations en bois à côté des bateaux en acier. On n’a pas de choix. »
Pour une levée des mesures
Les transporteurs ont ainsi perdu dix embarcations en bois et de la marchandise. Elles ont été percutées au port par des bateaux en acier. Autre problème auquel sont confrontés les transporteurs et les commerçants, c’est le délai trop long selon eux du déchargement, ce que déplore Swedi Bin Omari, président du Comteb.
Il arrive que quinze à vingt embarcations accostent au port où il y a déjà des dizaines de bateaux. Étant donné que la manutention est manuelle, le déchargement d’une seule embarcation dure trois jours, car elle transporte entre 100 et 150 tonnes. Conséquence, certaines embarcations vont jusqu’à un mois d’attente avant le déchargement. C’est un gros manque à gagner.
Les propriétaires des ports privés soutiennent qu’ils sont en possession de tous les documents d’autorisation de fonctionnement et qu’ils payaient toutes les taxes. Ils plaident ainsi pour la levée de cette mesure.
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