Face à un contexte mondial défavorable, le coton africain en lutte pour sa survie
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Le contexte géopolitique et économique n'est pas favorable au coton africain. Les pressions sur les prix rendent l'or blanc peu compétitif face à d'autres origines. La filière se retrouve au pied du mur et n'a plus d'autre choix que de travailler pour sa survie.

Le coton africain n'échappe pas au tumulte mondial. Comme d'autres matières premières, il est aussi affecté par les droits de douane instaurés par Washington
Kassoum Koné, le président de l'Association cotonnière africaine : « On dit que les pays n'ont pas d'amitié, mais plutôt des intérêts. Si c'est l'intérêt des pays asiatiques de se tourner vers le coton américain pour avoir la paix, parce qu'ils ont la peur du grand Trump, ils le feront et ce sera dommage pour notre coton ».
Suivre l'exemple béninois
L'autre crainte, c'est qu'avec la guerre commerciale, la consommation textile ralentisse aux États-Unis, ce qui affecterait l'activité des usines de confection et en amont celle des filatures asiatiques. Indirectement, le coton africain pourrait en pâtir. Le discours n'est pas nouveau, mais Kassoum Kone le répète, l'Afrique doit chercher d'autres débouchés, et promouvoir la transformation locale du coton à l'image de ce que fait le Bénin : « Il faut qu'on arrête avec les grands discours, on l'a compris, on doit penser à la filature locale, qui va être une alternative au problème de commercialisation que nous connaissons maintenant. »
Les projets déjà sortis de terre, ne pourront transformer à court terme qu'un tout petit pourcentage du coton produit. La filière n'a pas d'autre choix que de continuer à lutter contre le coton brésilien : sa production a explosé ces dernières années, et a contribué à la baisse des cours mondiaux. Au niveau actuel, les prix sont encore supportables pour le Brésil, mais compromettent l'équilibre financier des sociétés cotonnières africaines. L'Afrique doit faire beaucoup mieux pour se démarquer, a insisté Kassoum Kone lors de la dernière réunion de l'Afcot (Association française cotonnière), à Deauville, le 30 septembre : « À un moment donné, il faut qu'on mette en avant ce que l'on a de mieux, c'est-à-dire travailler sur la qualité de notre coton et surtout sur notre rendement. C'est vraiment sur nos propres forces qu'il faut compter sinon ces difficultés ponctuelles finiront par être désavantageuses pour le coton africain ».
Sauver le coton africain
La prise de conscience est-elle suffisante, la capacité de réaction à la hauteur du défi ? Pour Mambo Commodities, il y a urgence à réagir pour sauver le coton africain du désastre annoncé. « L’Europe ne peut se soustraire à son obligation, ne serait-ce que morale, d’intervenir sans tarder. Il est inimaginable que l’un des cotons les plus vertueux pour l’environnement (culture pluviale, cueillette manuelle et apport en intrants chimiques limité) disparaisse au profit d’autres plus néfastes pour la planète », écrit le négociant en coton, dans sa lettre de marché du 13 octobre 2025.
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