Aujourd'hui l'économie

20 ans, le bel âge pour l’euro?

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L’euro a soufflé son vingtième anniversaire le samedi 1er janvier. C’est désormais la monnaie commune à 19 pays européens. Vingt ans, c’est, dit-on, l’âge des possibles…

Des euros, les billets de banque de la zone monétaire européenne (illustration).
Des euros, les billets de banque de la zone monétaire européenne (illustration). © RFI
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Cela s’applique assez bien à la devise européenne puisqu’elle n’a pas encore tenu toutes ses promesses. C’est loin d’être devenue une alternative au dollar comme en rêvaient les Européens. Mais c’est une monnaie qui fait consensus parmi ceux qui l’utilisent et c’est en soi un succès. Les Grecs, qui ont tant souffert de l’application intransigeante des règles de l’euro y sont malgré tout très attachés. Les opposants, souvent à l’extrême droite de l’échiquier politique, ont fini par se convertir à la monnaie unique, c’est vrai en Italie comme en France. Et elle continue à faire envie. Les Croates et les Bulgares sont sur la liste des prochains adhérents. Les pays africains qui projettent de lancer une monnaie commune, l’Eco en Afrique de l’Ouest, regardent avec intérêt la construction et la gestion de cette devise encore jeune, mais déjà bien installée dans le paysage monétaire mondial. C’est la deuxième devise après le dollar, elle représente 20% des transactions.

Quels sont les avantages de l’euro pour ses usagers ?

Pour les citoyens comme pour les entreprises, cela simplifie les échanges dans toute l’union monétaire. Plus de problèmes de change aux frontières, plus de course aux dévaluations compétitives pour les gouvernements cherchant à défendre leurs exportations. Même si l’arrivée de l’euro est souvent associée avec une poussée de l’inflation, en réalité, il a au contraire permis de juguler la hausse des prix par l’action de la Banque centrale européenne. Et les pays les plus pauvres ont longtemps bénéficié des taux d’intérêt modestes garantis par la monnaie unique grâce à la présence des poids lourds exportateurs du nord de l’Europe, l’Allemagne bien sûr et aussi les Pays-Bas.

Mais c’est aussi cet argent facile qui a précipité les plus fragiles dans la crise de la dette.

Une crise qui a mis en évidence la disparité des économies membres de l’union monétaire. Et le manque de solidarité des pays riches du Nord avec ceux du Sud. Mais cette crise de croissance, surmontée dans la douleur, n’a pas détruit l’euro, bien au contraire. On voit aujourd’hui à travers la nouvelle crise économique provoquée par la pandémie de Covid-19 que les États membres ont gagné en maturité et qu’ils commencent à admettre le devoir de solidarité inhérent à une union monétaire. Pour la première fois les Européens lèvent de la dette commune et l’argent est redistribué, y compris dans les pays non membres de l’euro.

Quels sont les défis que doit relever l’euro ?

Le retour de l’inflation est sans doute l’urgence du moment. La Banque centrale européenne va devoir manœuvrer habilement pour éviter un embrasement des prix et des salaires. Les membres de la zone euro doivent aussi réformer les règles de Maastricht qui peuvent être contre-productives en sortie de crise. Étant donné que le nouveau gouvernement allemand y semble a priori favorable, ce chantier parait aujourd’hui à portée de main. Enfin, ce tout jeune euro, à peine sorti de l’adolescence, doit faire face à une concurrence inattendue, celle des cryptomonnaies ! Là aussi la Banque centrale européenne devra faire preuve de vigilance et d’imagination pour prouver que la monnaie unique est capable de s’adapter à cette nouvelle donne numérique imposée par le bitcoin et ses avatars.

En bref

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Pour éviter sa dégringolade, repartie de plus belle en ce début d’année parce que le géant est à nouveau confronté à une échéance de dette qu’il semble incapable d’assumer.

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