Journal d'Haïti et des Amériques

Colombie: «la situation de guerre a empiré»

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Un grand rassemblement des communautés autochtones, amérindiennes et afro-colombiennes du sud de la Colombie converge, ce vendredi 10 décembre 2021, journée internationale des droits de l'homme, vers la ville de Cali. Cinq ans après les accords de paix, les communautés autochtones dénoncent le degré de violences auxquelles elles sont aujourd’hui confrontées, prises en étau entre les différents groupes armés qui ont pullulé après la démobilisation des Farc.

Les minga indigènes quittent la ville colombienne de Cali et retournent dans le département voisin de Cauca après avoir participé aux manifestations contre le gouvernement du président colombien Ivan Duque, le 12 mai 2021. (Image d'illustration)
Les minga indigènes quittent la ville colombienne de Cali et retournent dans le département voisin de Cauca après avoir participé aux manifestations contre le gouvernement du président colombien Ivan Duque, le 12 mai 2021. (Image d'illustration) © PAOLA MAFLA/AFP
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C'est ce qu'on appelle une « minga », où toutes les générations se donnent rendez-vous dans cette action collective. Ce grand rassemblement converge aujourd’hui en direction de Cali. Le choix de cette ville du sud-ouest de la Colombie n’est pas anodin. Cali a été l'épicentre de la révolte sociale colombienne au printemps dernier (2021). Cette minga entend à présent alerter sur la situation de violence que les communautés autochtones subissent. « Pour les populations autochtones, après la signature des accords de paix, la situation de guerre a empiré. Car ce gouvernement (d’Ivan Duque élu en 2018) n'a pas misé sur la paix. Il a toujours soutenu la guerre. C'est pour ça qu'il n'a pas mis en œuvre de façon structurelle les accords de paix », explique Aïda Quilcué, une des leaders amérindiennes de la région du Cauca. Elle se bat depuis plusieurs décennies pour les droits des peuples autochtones, jusqu'aux enceintes de l'ONU à Genève où elle s'était rendue, en 2008, pour dénoncer les violences commises par le gouvernement du président Alvaro Uribe contre les populations civiles et autochtones en particulier. Au premier rang de la minga qui arrive à Cali, elle s’inquiète aujourd’hui, notamment, de la violence exercée contre les jeunes de ces communautés. « aujourd'hui il y a une multitude de groupes armés, qui n'ont pas un commandement centralisé, donc on est à la merci de tueurs, de délinquants qui peuvent tuer des jeunes, des enfants, des femmes, aux dirigeants autochtones, on est tous visés », dit-elle. 

 

  • Au moins 54 migrants illégaux meurent dans un accident de la route au Mexique

L'accident a eu lieu près de Tuxtla Gutierrez, capitale de l'État du Chiapas, frontalier du Guatemala. Les migrants étaient entassés dans la remorque d'un camion, d'après les premières explications de la Protection civile. Selon des témoins, le poids lourd s'est écrasé contre un mur à toute vitesse et s'est renversé. Des habitants du village d'El Refugio, où s'est produit l'accident, ont extrait plusieurs corps du camion, les ont recouverts de draps blancs en attendant l'arrivée des secours, et ont offert leurs téléphones portables aux survivants pour qu'ils appellent chez eux, selon la presse. La presse du Guatemala, pays d’où était originaire la majorité des victimes, rappelle que les autorités mexicaines « ont intercepté plus de 228 000 migrants et en ont expulsé plus de 82 000 de janvier à octobre 2021, des chiffres jamais vus depuis plus de 15 ans ».

 

  • Haïti : Ariel Henry lance un appel contre la corruption

Un appel lancé à l’occasion, hier (9 décembre 2021) de la Journée internationale de lutte contre la corruption. Le Premier ministre haïtien Ariel Henry a invité « tous les administrateurs d’État à faire leurs les valeurs d’éthique, d’honnêteté, de transparence et de probité ». Avant Ariel Henry, rappelle le journal, « le feu président Jovenel Moïse avait souvent martelé que le pays avait cinq problèmes : la corruption (cinq fois). » « Mais dans le pays, beaucoup doutent de la volonté réelle du pouvoir de facto en place de freiner la corruption », estime AlterPresse, prenant en exemple « le dossier PetroCaribe de l’aide vénézuélienne à Haïti, qui a soulevé un tollé dans le pays » : il « n’a toujours pas abouti à un procès ».

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