Attaque du Capitole américain: « Au lieu d’unifier le pays, cette tragédie l’a divisé »
Publié le :
Écouter - 19:30
Il y a un an jour pour jour, le Capitole américain, chargé de certifier la victoire de Joe Biden à la présidentielle de novembre, était envahi par une foule d’assaillants. Des partisans de Donald Trump convaincus que le scrutin leur a été volé. Si au sein des Républicains on tente de réécrire l’histoire de cette sombre journée, « l'assaut du Capitole était une insurrection armée » affirme le président Biden à l’occasion de la cérémonie de commémoration.
Des assaillants qui frappent des policiers avec des barres de fer, un agent écrasé sur le pas d'une porte hurlant de douleur, des émeutiers en tenue de combat... Un an après, les Américains n’ont pas oublié les images inouïes des partisans de Donald Trump envahissant le Capitole le 6 janvier 2021. Néanmoins le « traumatisme s'est estompé » selon notre invité Antoine Yoshinaka, professeur de sciences politiques à l'université de l'état de New York à Buffalo. « Au lieu d’unifier le pays, cette tragédie l’a divisé, quant à son importance, ses causes, ses séquelles, sa place dans l’Histoire » note le chercheur qui nous explique que si jusque-là la commission d'enquête mis en place par la chambre des représentants pour faire la lumière sur l’évènement a travaillé à huis clos, elle va « tenir des audiences publiques d’ici quelques semaine, avec l'espoir d'aboutir à un premier rapport d'ici l'été ». Parallèlement, un an après l’assaut, la justice a elle inculpé quelques 700 personnes. « Des hommes, blancs, conservateurs, issus des classes moyennes, pas nécessairement des laisser pour compte, beaucoup de col blancs dans la quarantaine ou la cinquantaine, issus de comtés démocrates ». Des émeutiers qui partagent dans leur ensemble « la peur du grand remplacement » explique Antoine Yoshinaka
Haïti : débat sur la fin de mandat des derniers sénateurs en poste
Comme en 2020 et 2021, pour ne pas remonter trop loin dans le passé, le pays se retrouve empêtré, en ce début de 2022, dans un débat sur la fin de mandat du tiers restant du Sénat, nous explique Frantz Duval, le rédacteur en chef du quotidien Le Nouvelliste. Lundi 10 janvier, les élus feront leur rentrée et se posera dès lors la question de la poursuite de leur mandature censée théoriquement prendre fin. « En 2020 et 2021, quoique affaibli, il y avait un président élu en place. Face au vide constitutionnel, le sort des parlementaires dépendait de lui. Aujourd’hui, c’est un Premier ministre porté au pouvoir par la force des choses qui va décider si les sénateurs partiront ou non. En l'absence d’une Cour constitutionnelle, chacun essaie d’interpréter la Constitution selon ses caprices » souligne l’éditorialiste du Nouvelliste.
Un nouveau duo à la tête de la constituante chilienne
Au Chili, après de longs et agités débats, l'assemblée constituante qui doit rédiger la nouvelle loi fondamentale, a finalement élu hier (5 janvier 2022) le nouveau duo chargé de diriger les débats jusqu'à la fin des travaux cet été. Et tous deux sont à l'image de cette assemblée constituante qui lors de son élection l'an dernier tranchait avec le reste de la classe politique. C’est Maria Elisa Quinteros qui est élue présidente. Féministe, écologiste et de gauche, cette spécialiste en santé publique est entrée dans l'hémicycle l'an dernier grâce au soutien d'assemblées de quartier nées après le mouvement social de 2019, contre les inégalités. Juste après elle, Gaspar Dominguez, un médecin de 33 ans, de centre-gauche, a été très largement élu vice-président. Il est le premier gay à accéder à un poste politique aussi élevé au Chili. Jeunes, tous les deux vivent en province, ne militent dans aucun parti politique et ne s'étaient jamais présentés à une élection avant l'an dernier. Ils succèdent notamment à l'universitaire autochtone Elisa Loncon.
NewsletterRecevez toute l'actualité internationale directement dans votre boite mail
Je m'abonne