L'Afrique en marche

La Semaine de l'Afrique des Solutions

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Les 24 et 25 octobre 2025 s’est tenue à Paris la « Semaine de l’Afrique des Solutions ». Troisième rendez-vous du genre en trois ans qui est une sorte de laboratoire d’idées et de projets concrets mis en œuvre en Afrique. La SAS, c’est une semaine résolument optimiste faite de tables rondes, d’exposants, de débats et de pitchs de jeunes entrepreneurs africains ou de la diaspora en France qui veulent voir le continent sous un autre jour.

Léonce Houngbadji, lors de la SAS 2025.
Léonce Houngbadji, lors de la SAS 2025. © GAR
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Dans la salle de gala de la mairie du 16ᵉ arrondissement de Paris, on discute - non pas des problèmes de l'Afrique - mais plutôt d'une Afrique des solutions. 48 h de réunions, d'entretiens, d'exposants et de débats pour cette troisième édition de la Semaine de l'Afrique des solutions. Il s’agit d’une assemblée de porteurs de projets pour un continent qui se veut résolument optimiste, mis en avant par des journalistes comme Léonce Houngbadji, journaliste béninois. Il est également l'organisateur de ces rencontres. 

« Nous sommes partis d'un constat simple qui est qu’il y a beaucoup de plateformes autour des problématiques sur l'Afrique. Chaque jour, il y a une conférence, un sommet, un colloque, un salon sur l'Afrique. Et la plupart du temps, quand vous avez la possibilité de participer à ce genre d'événements, vous allez constater qu'on ne parle que de problèmes. Comme si en Afrique, il n'y a que des défis, il n'y avait que des problèmes. C'est vrai qu'on a des défis en Afrique, il faut le reconnaître, mais pas que... À côté des problèmes, il y a aussi des choses qui marchent en Afrique. Vous avez aujourd'hui des Africains qui créent des drones agricoles, des mallettes médicales, des bornes de télémédecine, des voitures à hydrogène, des objets connectés. Il y a énormément de solutions qui sont de plus en plus développées par des Africains qui apportent des réponses concrètes et concluantes à certaines de nos problématiques sociales, sociétales, écologiques et autres. Mais on n'en parle pas ou on en parle très peu. Et nous, avons décidé d'utiliser le "journalisme de solution" pour raconter l'Afrique autrement, pour faire émerger de nouveaux récits positifs et inspirants qui donnent à voir une autre Afrique. Pour dire : "Oui, il y a des problèmes, mais il faut aller au-delà de ces problèmes-là" », explique Léonce Houngbadji.

Léonce Houngbadji
Léonce Houngbadji © SAS

Aller au-delà des problèmes 

Loin de toute candeur ou naïveté, Youssouf Camara, directeur de la Maison de l'Afrique, présent à ces rencontres, estime que cette volonté de présenter le continent sous un jour positif est pertinente. 

« Non seulement c'est pertinent, mais je pense que c'est indispensable. Parce que cette Afrique qui est racontée à travers ses problèmes, masque une Afrique qui avance, qui a malgré tout des solutions à des situations auxquelles sont confrontées les populations. Et ces situations-là ne sont pas connues. Donc, une Semaine comme celle-ci permet d'agréger un certain nombre de solutions. Ici, on va voir défiler sur 48 h plus d'une centaine de solutions concrètes. À partir du numérique, de la santé, du financement... Donc, il est important que les Africaines et les Africains entendent que dans ce continent, il y a des solutions réelles qui sont mises en place et qui fonctionnent. Ces diasporas sont un peu éparses, donc c'est bien qu'elles puissent se réunir pour regarder ce qu'elles peuvent faire ensemble et être ce pilier qui, au-delà des fonds qu'elles envoient en Afrique, amène également des solutions concrètes pour se mettre en œuvre », précise Youssouf Camara. 

La diaspora africaine a toute sa part à jouer dans une Afrique des solutions. C'est ainsi que Peggy Boédé, aide-soignante ivoirienne dans différents hôpitaux parisiens, a décidé de mettre à profit son expérience en créant Kéa Stérilisation, une société spécialisée dans la stérilisation des instruments chirurgicaux. 

Peggy Boédé, Kéa Stérilisation
Peggy Boédé, Kéa Stérilisation © Frédéric Garat

« J'ai décidé de créer mon entreprise, il y a bientôt cinq ans, parce qu'un membre de ma famille a contracté une infection nosocomiale, ici, aux urgences, dans un hôpital français, à cause d’un instrument mal stérilisé. Donc, Kéa Stérilisation collabore aujourd'hui avec l'Institut de cardiologie d'Abidjan à Treichville. Nous les accompagnons à mettre aux normes leur service stérilisation parce qu'il y a plusieurs établissements en Afrique qui n'ont pas de laveurs. Ils lavent à la bassine, ils lavent à la main. Donc, mon entreprise est là pour les équiper, leur fournir des laveurs, des désinfecteurs, des autoclaves... Donc, cet événement de la Semaine de l'Afrique des Solutions, c'est un relais pour nous », raconte Peggy Boédé.

Et en termes de relais, les organisateurs de cette semaine de l'Afrique des solutions comptent créer prochainement un annuaire des innovateurs africains, un site valorisant les solutions « made in Africa » et mettre en place une école de journalisme de solutions pour montrer un autre visage du continent. 

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