Le fossé est de plus en plus large entre les vieux dirigeants et la Génération Z
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Sur tous les continents, la jeunesse se lève pour réclamer d'être mieux considérer et pendant ce temps, des dirigeants historiques ne voient pas pourquoi les choses changeraient et travaillent à se maintenir au pouvoir.

« C’est dommage ». C’est ce que disait le président américain Donald Trump dans son avion avant d’arriver en Corée du Sud. C’est dommage, disait-il, que la Constitution américaine, à travers le 22e amendement, l’empêche d’être élu plus de deux fois président. C’est dommage parce que selon lui, ses sondages n’ont jamais été aussi bons. Et c’est vrai qu’il a remporté une victoire nette, dans les règles, incontestable, et d’ailleurs incontestée. Peut-être trouve-t-il aussi ça dommage parce qu’il y a quelques jours, ses médecins assuraient qu’à 79 ans, il bénéficie d’une santé exceptionnelle avec le cœur d’un homme de 65 ans. Tout en ajoutant qu’on verra bien ce qui arrivera, puisqu’il laisse toujours planer un doute, il le disait avec une pointe de regret.
Il faut dire qu’il a des exemples très différents sous les yeux. Rien que depuis le début de la semaine, un homme de 92 ans revendique la victoire dans son pays pour un huitième mandat, qu’il finirait quasiment centenaire, après une élection contestée dans la rue. Dans un autre, un homme de 83 ans repart pour un quatrième mandat avec un score impressionnant. Notons au passage que l’un de ceux dont la candidature a été invalidée était lui-même ancien président et âgé de 80 ans. D’autres, ailleurs, s’apprêtent à solliciter de nouveaux mandats à plus de 80 ans.
Une jeunesse qui veut se faire entendre
À Madagascar, au Maroc, qui n’élit pas le chef de l’État, mais vote tout de même aux élections législatives, au Népal, au Pérou. Bref, sur tous les continents, ceux que l’on appelle la Gen Z, la génération Z, des adultes de 18 à 30 ans, qui constituent le gros de la population de ces pays plutôt jeunes, disent leur frustration. Ils s’informent et s’organisent à travers les réseaux sociaux, que les pouvoirs en place tentent parfois de couper, quand ils ne coupent pas tout simplement l’accès à internet. Avec parfois, comme au Népal, des gouvernants obligés de fuir et des remplaçants désignés, et c'est assez savoureux, à travers un réseau social. Ces jeunes adultes, parce que ce sont des adultes et pas des enfants, contestent selon les cas une rupture du contrat social, les difficultés d’accès à l’eau, à la santé, à l’éducation, ou encore l’impunité judiciaire.
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Un changement de génération nécessaire ?
Il n'est pas certain que remplacer des vieux par des jeunes résoudra tous les problèmes. La nature finira bien par s’en charger. C’est le cycle de la vie. Et puis si l’âge n’est en rien gage d’efficacité, la jeunesse n’est en rien gage d’innovation. Il y a des pays vieillissants dont les électeurs font le choix de la jeunesse et qui sont parfois déçus et on en a vu d’autres qui ont élu des pépés très populaires chez les jeunes. Peut-être les gouvernants devraient-ils écouter ce que disent ces manifestants, le prendre en compte dans leurs politiques publiques et proposer le tout aux électeurs. C’est ce qu’on appelle la démocratie. Le pire des systèmes à l’exclusion de tous les autres, disait Winston Churchill. Il s’y connaissait. Il a été congédié dans les urnes par les Britanniques deux mois après avoir remporté la Deuxième Guerre mondiale en Europe. Il a probablement trouvé ça dommage à l’époque, mais il s’en est remis. Il a vécu vingt ans de plus après ça et ça ne l’empêche pas d’être encore respecté des décennies plus tard.
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