La fabrique du monde

À Gaza, un cessez-le-feu fragile et d'intenses discussions sur le plan de paix

Publié le :

Le président de l’autorité palestinienne Mahmoud Abbas était de passage à Paris hier, mardi 11 novembre, pour y rencontrer Emmanuel Macron. Pour la première fois, il était reçu en tant que chef d’un État reconnu par la France. Au menu des discussions, entre autres, l’avenir de l’État palestinien et la nécessité d’organiser des élections dans les territoires, mais aussi les prochaines étapes du plan de paix actuellement en discussion. Alors que la situation reste volatile.  

Des Palestiniens marchent parmi les décombres causés par l'offensive aérienne et terrestre israélienne dans le quartier de Sheikh Radwan à Gaza, mardi 11 novembre 2025.
Des Palestiniens marchent parmi les décombres causés par l'offensive aérienne et terrestre israélienne dans le quartier de Sheikh Radwan à Gaza, mardi 11 novembre 2025. AP - Jehad Alshrafi
Publicité

Pour l’instant, le cessez-le-feu entamé le 10 octobre dernier tient tant bien que mal. Malgré des ruptures et notamment une sérieuse, fin octobre, quand en réponse à la mort d’un soldat pour laquelle le Hamas a décliné toute responsabilité, Israël a bombardé une partie de la bande de Gaza. Bilan : une centaine de morts côté palestinien avant qu'Israël déclare revenir au cessez-le-feu.

À géométrie variable, donc. S’il est si fragile, c’est que toutes les conditions pour passer à la suite du plan de paix ne sont pas encore réunies.   

Le premier point de ce plan qui en comporte vingt, c’est la restitution par le Hamas de tous les otages pris le 7 octobre 2023. Les vivants, ce qui a été fait, et les morts, ce qui est encore en cours, puisque sur 28 dépouilles, 24 sont revenues. Après deux ans de guerre très intense, les corps ne sont pas forcément faciles à localiser.

Le forum des familles d’otages a d’ailleurs encouragé Benyamin Netanyahu à agir de manière décisive contre le Hamas, de même que ses alliés plus à droite que lui. Il subit également de fortes pressions de l’autre côté. Celles de Donald Trump qui tient à son image de faiseur de paix. Pour lui, malgré les ruptures du cessez-le-feu, « ça se passe bien à Gaza ». Et il ajoute qu’une force internationale y sera déployée très bientôt.

Qui pour composer la force internationale ? 

C’est ce qui se négocie en ce moment. Aussi bien en Israël, où le gendre du président discute avec Benyamin Netanyahu, que dans les couloirs des Nations unies, où les États-Unis ont proposé un projet de résolution pour faire approuver le plan Trump. La future force internationale de stabilisation sera chargée de maintenir l'ordre, mais aussi de superviser le désarmement du Hamas, y compris par la force si nécessaire, ce qui ne sera évidemment pas simple.

Cette force doit être principalement composée de soldats de pays arabes ou musulmans. L’Indonésie s’est déjà dit prête à participer, mais à condition de disposer d’un mandat clair. Les Émirats arabes unis, l’un des rares pays signataires des accords d’Abraham normalisant leurs relations avec Israël, ont indiqué qu’ils ne participeraient probablement pas. Et puis il y a ceux le souhaitent, comme la Turquie, mais qu’Israël ne tient pas forcément à voir dans son voisinage immédiat. 

Historiquement, Israël ne soustraite sa sécurité à personne aussi est-il très précautionneux avec cette force. Il a certes un allié fidèle avec les États-Unis, et la campagne qui a suivi le 7 octobre n’aurait pas été possible sans les armes, les munitions et la coopération américaines. Selon des informations parues dans la presse israélienne, un projet de construction d’une base américaine importante à proximité de la bande de Gaza est en discussion. Ce serait une première qu’il faudra que Benyamin Netanyahu accepte et fasse accepter à ses alliés politiques. Ça non plus, ça ne sera pas simple. 

À lire aussiPalestine: élections, Constitution, réformes... ce qu'il faut retenir de la rencontre entre Abbas et Macron

NewsletterRecevez toute l'actualité internationale directement dans votre boite mail

Suivez toute l'actualité internationale en téléchargeant l'application RFI

Voir les autres épisodes