Le choix musical de RFI

Le duo français électro pop La Nuit Américaine présente son premier EP

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Né en 2021 de la rencontre entre Louise et Gauthier, le duo La Nuit Américaine dévoile son premier EP éponyme, plongeant l'auditeur dans un univers sensible et rêveur. Avec des influences allant de la new wave au rock, leur musique marie des sonorités modernes à des références cinématographiques des années 80.

Couverture de l'EP « Nuit américaine » du groupe La Nuit Américaine (auto-produit).
Couverture de l'EP « Nuit américaine » du groupe La Nuit Américaine (auto-produit). © Louise Gandilhon, Gauthier Havel
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Ils n'en sont qu'à leurs débuts et déjà, il y a du niveau. Ce duo, aux influences multiples, naît en 2021 de la rencontre de Louise et Gauthier : Louise, c'est cette voix cristalline biberonnée toute son enfance à la musique new wave. Et Gauthier, c'est ce musicien polyvalent mordu de rock et formé en ingénierie du son. Le mélange de leurs deux personnalités a créé cet EP à l'univers sensible, très doux, rêveur et un poil mélancolique.

Mais avant d'en arriver à ce résultat, Louise et Gauthier ont fait leurs armes des DJ sets pendant trois ans. « On s’est d’abord enfermés dans pleins de styles. C'est pour ça qu’on a mis autant de temps à sortir un EP dont on soit vraiment fiers. Il doit bien y avoir trois albums qui ne sont jamais sortis avant ça », estime Gauthier.

« Chéri », l'un des titres de cet EP, avait déjà valu au duo de se faire remarquer en novembre dernier. Le morceau retrace la poursuite d'un amour perdu sur un rythme groovy et électro-pop. On y trouvait déjà cette ambiance vaporeuse qui donne l'impression de voyager dans les étoiles. La Nuit américaine nous projette dans un futur d'après l'apocalypse.

Par ses textes, Louise veut dédramatiser une potentielle fin de l’humanité et nous projeter dans un après, comme un flottement métaphysique dans l'univers : « C’est l’histoire du monde après la fin. J’ai toujours eu une obsession pour la mort, pas dans un sens négatif, mais dans une forme de renouveau. Il y a beaucoup d’artistes de notre génération qui parle de malédiction, d’une génération qui doit tout sauver, mais qui en même temps n’a pas les épaules pour cela. Dans ce monde très étroit et très noir, on va essayer de créer une fenêtre un peu lumineuse. C’est comme s'il y avait eu l’apocalypse et il restait une dernière maison. Les derniers échos du temps après la fin. »

Le duo nous fait voyager dans le futur, mais aussi dans le passé. D'ailleurs, ce nom, La nuit américaine, est une double référence au cinéma et aux années 1980. C'est d'abord à un procédé au cinéma qui consiste à créer une nuit artificielle en plein jour. Puis aussi une référence à un film du même nom, réalisé par François Truffaut et sorti en 1973. Le film raconte la passion amoureuse d'un homme pour sa belle-fille avec qui il s'enfuit : ambiguïté, amour et fuite, on y retrouve les grands thèmes de cet EP.

Le résultat de ce voyage dans le temps et l'espace est un véritable film sonore en cinq titres. Qui s'ouvre avec « Personne ne court plus vite que moi », un mélange d'aujourd'hui et d'hier entre synthé et rythme poreux. « Je l’ai écrite parce que j’étais trop lente, trop sensible aussi. Dans cette idée du trop, je cours après moi-même dans tout le titre. Je m’adresse aussi à ma moi d’avant en lui disant : "Il faut te réveiller. Il faut que tu sois encore plus forte que cela" », raconte Louise

Finalement, La Nuit Américaine, loin d'opérer une nuit en plein jour comme le procédé cinématographique du même nom, cherche à créer un peu de lumière dans l'obscurité d'un monde et d'une actualité pas toujours joyeuse.

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La Nuit Américaine, Nuit Américaine (Louise Gandilhon, Gauthier Havel) 2025

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