Le port du masque de nouveau ciblé par la désinformation
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Alors que la France fait face à une neuvième vague de Covid-19, le gouvernement réfléchit à un possible retour du masque obligatoire dans les transports en commun. Une nouvelle qui a provoqué une levée de boucliers de la mouvance anti-masque, alimentée par de nombreuses fausses informations.
Le masque serait « dangereux pour la santé ». Il ne « protégerait pas contre le coronavirus » et ne serait qu’un « symbole d’asservissement ». C’est ce qu’affirment plusieurs fausses informations que l’on peut lire en boucle sur les réseaux sociaux ces derniers jours sous le #Jeneporteraipluslemasque.
Ces propagateurs d’infox s’appuient sur de faux arguments scientifiques. L’exemple le plus marquant est un croquis simpliste, censé prouver, par l’image, l'inefficacité des masques chirurgicaux. On y voit un virus représenté par un point, bien plus petit que l’espace laissé entre les mailles des fibres qui composeraient le masque.
En réalité, cette illustration, qui circule depuis plusieurs années déjà, ne correspond pas du tout à la véritable structure de nos masques. Ils sont fabriqués non pas avec une, mais avec trois couches de microfibres non tissées. C’est ce qui lui permet de disposer d’un effet de filtration important.
L’autre erreur de ce schéma porte sur la prétendue taille du virus. Si le virus en lui-même est bien plus petit que ce que peut filtrer le masque, il faut s’intéresser à la taille des gouttelettes qui le transportent. Ces gouttelettes, elles, sont pour la plupart, bien interceptées par le masque.
Le masque protège
Toujours dans le but de prouver la prétendue inefficacité du masque, certains s’appuient aussi sur une indication présente à l’arrière de certains paquets de masques grand public. Elle indique « ne protège pas des contaminations ».
Concrètement, cela veut dire que les masques chirurgicaux ne protègent pas à 100% des contaminations virales ou infectieuses. Mais cela ne veut pas dire pour autant qu’ils ne sont pas efficaces puisqu’ils permettent de réduire considérablement la propagation des agents infectieux. Une efficacité d’autant plus grande si tout le monde porte le masque.
L’efficacité en chiffres
Une étude menée par les Centres pour le contrôle et la prévention des maladies aux États-Unis, montre que ces masques chirurgicaux réduisent les risques de contamination de 66%.
Une autre étude parue dans la revue scientifique américaine Proceedings of the National Academy of Sciences (Pnas) précise qu’une personne qui discute avec un individu positif au Covid-19, sans masque, pendant une heure, a 90% de chance d’être contaminée. Ce ratio tombe à 30% si les deux personnes portent un masque chirurgical et même à 0,4% avec un masque de type FFP2.
Qui est derrière cette campagne de désinformation ?
À la manœuvre, on retrouve le politique d'extrême droite Florian Philippot, l’ancien bras droit de Marine le Pen. Il a déclenché ce raid numérique dès le 30 novembre, en réaction à l’appel lancé la veille par Élisabeth Borne à porter le masque et à respecter les gestes barrières.
Il a demandé à ses partisans de relayer en masse le #Jeneporteraipluslemasque, qu’il a lui-même initié.
#JeNePorteraiPlusLeMasque
— Florian Philippot (@f_philippot) November 30, 2022
obligation ou pas !
Faites monter ! Diffusez !
Montrons-leur qu’on refuse leurs salades obscurantistes et liberticides !
Un hashtag alors poussé par plusieurs comptes adeptes de la désinformation autour du Covid-19.
En outre, il a lancé une pétition et même un pin’s vendu 4 euros l’unité. Soit presque le prix d’un paquet de masques chirurgicaux qui, bien utilisés, permettent de se protéger, et de protéger les autres.
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