Présidentielle en France: la carte femmes
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«Une ambition intime», c'est le nom d'une émission qui interroge la vie intime des personnalités politiques françaises. Dimanche 7 novembre, le magazine est consacré à trois femmes politiques françaises, trois candidates à l’élection présidentielle : Marine Le Pen, Anne Hidalgo et Valérie Pécresse. Trois représentantes de camps politiques très différents mais qui ont en commun de vouloir, par leur candidature, parler à un électorat qui leur ressemble : les femmes.
Vous les verrez jardiner, déguster un plateau de fromages ou faire du vélo… Objectif pour Marine Le Pen, Valérie Pécresse et Anne Hidalgo, dévoiler la femme derrière la politique… Mais pas question pour certaines de dissocier les deux : Anne Hidalgo veut ainsi en faire une force pour la présidentielle.
« Ma candidature est portée par une femme qui portera aux femmes de notre pays une attention nouvelle », a lancé la candidate socialiste aux militants et militantes venus assister à son investiture à Lille le 23 octobre dernier. La championne du PS en a même fait le cœur de son début de campagne, défendant l’égalité salariale, la revalorisation des métiers essentiellement féminins avec pour ambition de séduire les femmes des classes moyennes et populaires. Une question d’identité politique, de conviction. Une question démographique également : 25 millions de femmes sont susceptibles de voter à l’élection présidentielle contre 23 millions d’hommes.
Le vote féminin loin d’être systématiquement lié au genre du candidat
Il y a eu très peu de candidates de premier plan à l’élection présidentielle, ce qui limite les comparaisons. Seule Ségolène Royal a par exemple porté les couleurs socialistes en 2007.
Et selon Mariette Sineau, co-auteure du livre « Femmes et République », ce sont des femmes qui ont fait perdre Ségolène Royal face à Nicolas Sarkozy. Elle avait notamment recueilli peu de voix féminines chez les plus de 60 ans, un électorat clé car se déplaçant massivement aux urnes.
Marine Le Pen a en revanche su séduire les femmes : alors que son père Jean-Marie, recueillait un vote quasiment exclusivement masculin, sa fille compte désormais sur un électorat presque parfaitement équilibré.
Un trésor électoral sur lequel la candidate du RN compte beaucoup pour 2022, notamment face à la menace Eric Zemmour, dont le discours très macho sera « un repoussoir » pour les électrices, estime un cadre de la campagne Le Pen.
Séduire l’électorat féminin sans repousser les électeurs masculins, un défi pour ces candidates
C’est même une position parfois inconfortable. Dans l’équipe de Valérie Pécresse, elle aussi très engagée sur les questions d’égalité salariale, on insiste bien sur le fait que la candidate ne privilégie pas les femmes par rapport aux hommes. Et ne prononcez surtout pas le mot « féministe ». « Nous ne sommes pas des anti-hommes comme certaines alliés d’Anne Hidalgo », grince une proche conseillère de la candidate, « mais Valérie veut briser le plafond de verre qui existe à droite ».
Pour Mariette Sineau, Valérie Pécresse, Anne Hidalgo et Marine Le Pen parlent pour l’instant surtout aux femmes des catégories sociales votant déjà pour elles. Ce que reconnait d’ailleurs un député Les Républicains pour qui « l’argument ‘femme’ est un moyen d’aller chercher de nouvelles adhésions » au-delà du cercle habituel des électeurs. Et notamment dans le vivier très fourni des Françaises n’ayant pas encore fait leur choix pour 2022.
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