Législatives en Allemagne: la question du climat au cœur de la campagne
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Parmi les questions les plus débattues durant cette campagne électorale : le réchauffement climatique. Le thème a été relancé après les inondations dévastatrices qui ont touché l’ouest de l’Allemagne et fait près de 200 morts. Reportage dans d’un des deux États touchés, la Rhénanie-du-Nord Westphalie, dirigée par Armin Laschet le candidat conservateur.
De notre envoyée spéciale,
Dans le centre-ville d’Euskirchen, au sud de Cologne, le ruisseau Veybach a retrouvé sa quiétude. Mais pour les habitants, comme pour le maire de la ville, Sacha Reichelt, il reste désormais associé à un très mauvais souvenir. « Cette rivière est montée tellement haut, elle est sortie de son lit et a d’abord inondé les écoles ici… Et là, c’est la rue piétonne, la Neustrasse, qui a aussi été très touchée », décrit l'édile.
Deux mois après les inondations meurtrières, les ouvriers s’activent, les gravats continuent de s’accumuler derrière certaines vitrines. « Les météorologues nous disent que cet événement est une expression du changement climatique. Quand ont été touché directement, on en prend beaucoup plus conscience que quand on en entend seulement parler ».
Les inondations ont relancé le thème, déjà bien présent, du réchauffement climatique dans cette région, qui continue à exploiter le charbon dans des mines à ciel ouvert. Non loin de la plus grande d’entre elles, deux candidats, l’un CDU, l’autre Vert font campagne. Mais si leurs stands sont quasiment côte à côte, leurs points de vue sont bien différents.
« Je pense que les inondations ont fait prendre conscience qu’il fallait faire des ajustements pour protéger le climat. Mais si l’on détruit notre économie avec des mesures trop strictes, on deviendra un contre-exemple aux yeux du monde », estime le député conservateur Günter Krings.
Les Verts veulent accélérer à 2030 la date de fermeture des mines de charbon, fixée à 2038 par le tandem SPD-CDU. Kathrin Henneberger, candidate écologiste regrette pour sa part les propos d’Armin Laschet sur les inondations : « Il a dit qu'on ne peut pas changer le politique du jour au lendemain à cause d’un jour comme ça. Ça a mis beaucoup de gens en colère. Ils ont eu le sentiment que les politiques n’assumaient pas leurs responsabilités. »
Si Angela Merkel a été considérée comme une chancelière préoccupée par le changement climatique, il n’en va pas de même pour Armin Laschet, qui se décrit souvent comme le fils d’un mineur de charbon et dont la promesse de campagne est de maintenir l’industrie en Allemagne. Difficile dans ce cas de rester crédible auprès des jeunes électeurs.
« Je pense qu’il représente cette génération qui nous a mis dans cette situation délicate, remarque Ella Schetter, militante de Fridays for future à Bonn. Le réchauffement a déjà des effets chez nous, on a eu ces inondations cet été. Les gens doivent se réveiller et choisir ceux qui pourront bien gouverner notre pays dans les années à venir ».
Selon plusieurs sondages, le réchauffement climatique est le thème qui préoccupe le plus les Allemands, devant le Covid ou les migrants.
Les dernières enquêtes donnaient le chef de file du SPD (le Parti social-démocrate) et actuel ministre des Finances, Olaf Scholz en tête des élections de dimanche prochain, devant la CDU d’Armin Laschet et les Verts emmenés par Annalena Baerbock.
► À lire aussi: le reportage "Merkel, l’heure du bilan : en Rhénanie, les contradictions de la politique environnementale"
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