Revue de presse Afrique

À la Une: une histoires de fronts

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Le premier ministre éthiopien Abiy Ahmed multiplie les prises de positions guerrières. Ici, une manifestation de soutien à l'armée éthiopienne, à Addis Abeba, le 7 novembre 2021. Sur l'affiche, le portrait du premier ministre est accompagné de la citation "Respect pour notre courageuse armée nationale".
Le premier ministre éthiopien Abiy Ahmed multiplie les prises de positions guerrières. Ici, une manifestation de soutien à l'armée éthiopienne, à Addis Abeba, le 7 novembre 2021. Sur l'affiche, le portrait du premier ministre est accompagné de la citation "Respect pour notre courageuse armée nationale". © AP Photo/File
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Des fronts en miroir, en Éthiopie et au Burkina Faso.

D'abord, L'Addis Standard exhibe en photo un Abiy Ahmed en kaki avec cette alerte info : « le premier ministre Abi Ahmed annonce qu'il va monter au front aujourd'hui » pour commander les forces armées. « Il est temps de diriger le pays par le sacrifice ». « Et retrouvez-moi au front », lance le très guerrier prix Nobel de la paix dans cet appel solennel aux accents panafricanistes. Abiy Ahmed engagé contre un « complot » dit-il visant à « détruire l'histoire, la culture, et la dignité[…] de l'Ethiopie ». Avant de conclure, nous dit le journal éthiopien : « il n'y a plus de temps pour critiquer de loin […] faisons nous-mêmes ce qui doit être fait ». Déclaration martiale qui laisse augurer du pire. Cet appel à monter au front trouve un écho lointain au Burkina Faso.

Car à Ouagadougou, là-bas, le président Kaboré n'y est pas au front, mais beaucoup aimeraient bien l'y voir justement et qu'il constate par lui-même les « dysfonctionnements concernant les questions de l'alimentation » comme il l'avouait dans son discours du 17 novembre. Une litote que détaille Le Faso : « inimaginable que des soldats burkinabés envoyés au front en soient réduits à faire la chasse aux animaux errants pour se nourrir ». Le journal burkinabé publie le telex du détachement d'Inata appelant à l'aide à plusieurs reprises. « Relatif besoin urgent ravitaillement en vivres détachement Inata STOP. Honneur vous rendre compte STOP. » La détresse se détache de ce message alors que l'attaque contre le détachement va faire 53 morts. « Un scandale » pour Le Faso. Mais « à quoi servent nos impôts » s'indigne le quotidien qui relaie également le cri d'alarme de gendarmes de Dablo Foubé qui « pour avoir été au front n'ont reçu que la moitié de leurs primes ». « Une honte! qui au-delà de la grande muette recouvre tout le pays » enfonce Le Faso.

Les crises s'accumulent pour le président burkinabè 

L'Observateur Paalga suit le feuilleton du convoi du ravitaillement de Barkhane bloqué et les turpitudes de Roch Marc Christian Kaboré dans cette crise dans la crise comme l'assène le journal burkinabé. « Le locataire de Kosyam pris entre deux feux ». D'un côté « des manifestants anti français chauffés à blanc » et de l'autre des « pressions » côté français. « Une défiance » prolonge Le Point Afrique dans un reportage sous un margousier de Ouaga. La défiance face à la présence française au Sahel. « On ne comprend pas le but de Barkhane. Depuis qu'ils sont là, le terrorisme ne fait que s'amplifier », raconte Oumar étudiant en philosophie. Là encore une histoire de fronts en miroir. Le Point Afrique qui note que depuis le blocage du convoi français – « fait inédit » - « le président Kaboré ne s'est pas exprimé sur le sujet ».

La presse africaine s'empare encore des Congo Hold Up

Ces révélations du consortium de 19 ONG, médias, dont RFI sur les détournements de centaines de millions de dollars par le clan Kabila en RDC trouve un écho ce matin au Bénin. La Nouvelle Tribune relaie les révélations de l'ONG Public Eye. UBS la banque suisse a « contribué au détournements de fonds publics opéré par Kabila et ses proches ». « Elle a fermé les yeux sur des transactions douteuses malgré les exigences de la loi sur le blanchiment d'argent ». Le journal béninois cite l'ONG. « Ils se sont servis du compte bancaire de Philippe de Moerloose, un proche belge, pour faire transiter 12 millions de dollars sans que les services [...] de la banque ne réagissent ».

► À lire aussi : Notre dossier Congo Hold-Up 

Un procès en France vu du Rwanda

Le procès de Claude Muhayimana s'est ouvert hier à la cour d'assises de Paris. Muhayimana est accusé d'avoir participé au génocide de 94 conte les tutsis, détaille the New Times. Un procès pas comme les autres. Car « pour la première fois », nous apprend le journal rwandais qui cite un avocat rwandais établi en France, « ce procès va se pencher sur ce qui s'est passé à Bisisero » dans l'ouest, là où 50 000 rwandais ont été exterminés en 94, entre les 27 et 30 juin précisément. Procès capital, et à l'époque, « Muhayimana était le chauffeur du guest house de Kibuye » d'après l'agence rwandaise d'information. Et « il est accusé d'avoir pris part aux massacres dans l'enceinte Saint Jean de Kibuyé et au stade de Gatwaro », précise the New Times. Et l'ARI le bulletin officiel du FPR cite encore Ibuka qui représente les rescapés : « il n'y aucun oubli possible pour les victimes ». 

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