Revue de presse Afrique

À la Une: l'Éthiopie s'enfonce un peu plus dans la guerre civile

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Rassemblement de soutien à l'armée nationale éthiopienne, le 7 novembre 2021, à Addis Abeba.
Rassemblement de soutien à l'armée nationale éthiopienne, le 7 novembre 2021, à Addis Abeba. © REUTERS/Tiksa Negeri
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Des signes qui ne trompent pas. « De plus en plus de pays appellent leurs ressortissants à quitter le pays », indique le site d'Al Jazeera. « La guerre semble prendre une nouvelle tournure dramatique » s'alarme le média qatari. « La France, ainsi que l'Allemagne, à la suite d'avis similaires des Etats Unis et du Royaume Uni ces dernières semaines ont invité leurs ressortissants à quitter - “sans délai“ - l'Ethiopie ». « Est-ce un aveu d'échec » se demande Aujourd'hui au Faso, « alors que la diplomatie américaine avait dépêché Anthony Blinken pour concilier les parties? ». « Force est de le croire » estime le journal burkinabé qui dénonce « une guerre à l'allure de pogrom ».

« Une guerre qui s'enflamme avec la propagande » s'inquiète le Mail and Guardian. Le journal sud-africain consacre une longue enquête sur « l'incapacité de Facebook à freiner la propagation d'appels au meurtre en Ethiopie ». Exemple : début septembre 2021, un utilisateur traite de « mouchard » et « appelle à l'épuration des Qimant une minorité ethnique de la région Amhara accusé de soutenir les forces de l'opposition ». Deux jours plus tard, dans ce même village, plus d'une douzaine de Qimant sont « traînés hors de chez eux, et massacrés en pleine rue ». « Facebook savait » nous dit le Mail and Guardian car il y avait eu « une alerte en interne. Une équipe avait découvert que ces comptes étaient au service d'une milice les Fano pour recruter, et financer aussi leurs activités. L'équipe avait préconisé de supprimer ces comptes, mais rien n'a été fait ». 

Le conflit en Éthiopie dont l'ombre plane au Kenya. The Star s'inquiète d'une possible « extradition illégale » vers Addis Abeba. Un homme d'affaires éthiopien de « premier plan » a été « kidnappé en plein jour samedi dans la banlieue de Nairobi » et estime que ce Tigréen qui n'a « commis aucun crime » risque de connaître le même sort d'un militant du Biafra piégé de la même façon en juin dernier.

La presse africaine au chevet des victimes du massacre d'Inata au Burkina Faso

La frustration, « la désolation et la colère » lors de l'inhumation de 37 des 53 victimes d'Inata. Hier, mardi 23 novembre, se déroulaient les obsèques de 37 gendarmes. Et Le Faso était devant « ces tombes alignées du cimetière municipal du 6ème arrondissement » de Ouaga. Et même aux obsèques, la polémique continue. « Les familles indignées par la tournure des obsèques », relaie le journal burkinabé. « Vous pensez que ces cercueils vont rentrer dans ces trous? ». « Des tombes creusées à la hâte » insiste Aujourd'hui au Faso. « C'est un manque de respect » insiste encore un parent d'une victime dans le journal Le Faso. Le quotidien rappelle que « la situation a atteint un niveau [d'insécurité] jamais égalé ». « L'espoir de vaincre l'hydre terroriste a fini par céder la place à des prémices de chaos généralisé », prophétise Le Faso.

Les Congo Hold up n'en finissent pas de rythmer l'actualité africaine

Quatre jours après les premières révélations sur les vastes détournements de fonds au profit du clan Kabila, le gouvernement passe à l'offensive.

Actualité.cd affirme que Kinshasa « décide d'enquêter sur ces malversations ». « La ministre de la justice, Rose Mutombo a donné "injonction" au procureur près la cour de cassation d'ouvrir une instruction judiciaire », ajoutant que la veille « le porte-parole du gouvernement affirmait que le gouvernement congolais ne pouvait pas rester insensible à de telles allégations ». Et la justice congolaise va pouvoir se pencher aussi sur un autre dossier. Car après la caisse noire, la BGFI, après Egal la société d'importation alimentaire, place aujourd'hui au « méga yacht de Kabila ». « Somptueux » nous dit Mediapart. « 73 mètres de long […] avec à l'intérieur, héliport, sauna et jacuzzi... ». Son nom : l'Enigma XK, appartenant à ce même duo d'hommes d'affaires proches de Joseph Kabila, « financé par des fonds détournés des caisses de l'Etat de la RDC ». « Et cet argent a transité vers une mystérieuse société Port de Fisher dont Joseph Kabila est depuis 2015 l'actionnaire majoritaire ». « Au total, il a reçu 3 millions trois cent mille dollars de fonds publics congolais » explique Mediapart.

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