À la Une: la parole présidentielle passée au crible
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À commencer par l’hommage au dernier compagnon de la Libération. Un mois après le décès d’Hubert Germain à l’âge de 101 ans, la France lui a « dit adieu » hier, jeudi 11 novembre 2021, écrit Le Parisien. À l’occasion des commémorations de l’armistice de 1918 - eh oui, une guerre peut en cacher une autre - « Emmanuel Macron a salué avec émotion ces chevaliers de la liberté, les visages intemporels de la France », raconte Le Parisien. La Croix en fait d’ailleurs son édito ce matin, relatant « les accents vibrants » d’Emmanuel Macron mais, avec la mort d’Hubert Germain, « la transmission de la mémoire ne passera plus par le témoignage vivant », lit-on.
« Toutes les commémorations n’y feront rien : il n’y a pas d’arche de Noé pour conserver le passé », déplore le journal qui souligne alors la nécessité « d’un travail de deuil », de « mise à distance face à ce qui appartient désormais à l’Histoire ». Car attention prévient La Croix, « il ne faudrait pas tomber dans une pathologie de la mémoire » qui « nous enfermerait sans nous permettre d’affronter le présent ». « La mémoire n’a de sens que pour le futur », souligne le quotidien catholique et pour lui, c’est d’autant plus vrai « à l’heure où certains politiques remettent en cause le bien-fondé du combat des Compagnons ». La Croix cite ici Paul Ricœur : « Il est juste d’édicter des devoirs de mémoire, mais le travail, il faut le faire. »
La parole d’Emmanuel Macron également scrutée dans le champ politique
Après l’allocution de mardi soir, Le Monde le voit bien : Emmanuel Macron « pose ses axes de campagne ». Et ce n'est pas vers sa gauche qu’il tend. Le chef de l’État a ainsi « repris à son compte trois des chevaux de bataille de la droite », analyse Le Monde, à savoir « la relance du nucléaire, la défense de l’Europe, et enfin la valeur travail et la lutte contre l’assistanat ».
Ce n’est pas Libération qui dira le contraire sur ce dernier point, « la chasse aux chômeurs est ouverte », affiche la Une. « En martelant que les demandeurs d’emploi qui ne démontrent pas une recherche active verront leurs droits suspendus, le chef de l’État reprend la rengaine de l’assistanat et chasse sur le terrain de la droite », confirme Libé. Libé qui ironise au passage : « Il y a trois ans, il leur suffisait de traverser la rue pour trouver un travail. Voilà désormais les chômeurs sous la menace de devoir le faire avec un agent de Pôle Emploi aux fesses pour vérifier qu’ils sont bien dans les clous. »
Beaucoup de peurs dans les journaux
La peur d'un hôpital à bout de souffle, tout d’abord. Ce n'est pas nouveau, on en a beaucoup parlé depuis le début de la crise sanitaire, « les urgences en état critique ». L'Humanité y revient ce matin avec un reportage à Laval, où le service des urgences a dû fermer ses portes pour quelques nuits ce mois-ci.
D'un hôpital à l'autre, je vous épargne les détails de ce sordide fait divers qui « secoue la Grande-Bretagne », à lire dans Le Parisien. Un électricien d'un hôpital du Kent est accusé de deux meurtres et d'avoir violé une centaine de cadavres pendant douze ans. Cela fait froid dans le dos.
Tout comme cette menace grandissante, en Grande-Bretagne justement mais aussi en Belgique ou en France. C'est la Une du Figaro qui nous alerte sur « l'inquiétante prolifération de la drogue du violeur », le GHB. « Angoisse et méfiance se répandent dans les soirées étudiantes et le monde de la nuit », nous apprend le journal.
Une autre angoisse qui grandit et qui surprend, enfin, c'est la peur des écoliers français. Le Parisien est catégorique : la phobie scolaire est en progression dans notre pays. Des enfants « déjà fragiles » et qui « ne supportent plus d'aller à l'école ». La crise sanitaire a visiblement joué un rôle, et le phénomène inquiète à tel point que l'Éducation nationale a lancé une enquête, précise Le Parisien. Les résultats sont très attendus.
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