Revue de presse française

À la Une: la crise aux Antilles

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Un commerce pillé et partiellement incendié, dans les rues de Pointe-à-Pitre, en Guadeloupe, lundi 22 novembre 2021, après de violentes manifestations.
Un commerce pillé et partiellement incendié, dans les rues de Pointe-à-Pitre, en Guadeloupe, lundi 22 novembre 2021, après de violentes manifestations. © REUTERS/Ricardo Arduengo
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La presse se demande si cette crise sociale ne va pas se transformer en crise politique. Car  après 8 jours de grève générale et de blocages violents en Guadeloupe, à son tour la Martinique a basculé. « L'île sœur a rejoint la contestation » raconte La Croix. La Martinique en grève générale et illimitée. « Dans les deux territoires, les syndicats se sont accordés sur une liste de revendications », nous apprend leur correspondante régionale. « Et si ça déborde ailleurs, ça prendra une autre dimension. C'est toute une partie des outre-mer qui pourrait être tentée de rejoindre le mouvement. Et qui sait ce qu'il peut arriver ensuite » s'alarme un conseiller proche du dossier dans Le Parisien. Et les signes de fébrilité sont là. Attaqué de toute part par son opposition, le président Macron a appelé au calme en marge d'une visite à Amiens. « Une nouvelle fois c'est le fruit de la stratégie Macron qui consiste à laisser pourrir la situation. Ça fait des mois que les autorités locales multiplient les alertes » tance un député de la France insoumise dans Libération. « Éviter que l'embrasement [...] ne devienne un boulet pour Macron dans cette campagne » analyse encore Les Échos

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À 5 mois de la présidentielle, cette crise n'est pas comme les autres selon la presse française

« Si ça dure c'est un problème, alerte un proche du président Macrondans Les Échos. Les outre-mer c'est comme la corse, tout le monde s'en fout, mais quand ça craque ça devient tout de suite un problème de politique national ». Et même « un handicap dans une campagne », enfonce Les Échos. Le Figaro égrène le possible effet de contagion qui pourrait gagner d'autres territoires d'outre-mer. « Cette violence aux Antilles, assène Le Figaro, on la retrouve à Mayotte. Le taux d'homicides y est 5 fois supérieur à celui de la métropole ». « Plus loin encore, dit le quotidien de droite. C'est un autre dossier brûlant qui attend l'exécutif avec le troisième référendum d'autodétermination en Nouvelle Calédonie », « autre bombe politique potentielle pour l'Elysée » analyse aussi Libération. En fait, Le Figaro y voit « un piège ultramarin pour Macron ». « La victoire du oui à l'indépendance serait utilisée dans la campagne par l'extrême droite comme un signe du déclin de la France et de sa perte d'influence » résume dans son édito Le Parisien.

D'autant, rappelle Libé que « le danger pour Macron et les siens ne peut venir que de sa droite ». Elle lâche les coups. Ça défoule et ça ne coûte rien. C'est Xavier Bertrand qui « cogne » pour Libération. « Il faut une réponse sécuritaire ».

« 79 personnes interpellées et des poursuites engagées au moindre écart » raconte au petit matin l'envoyé spécial du Monde après avoir suivi les procès en comparution immédiate à Pointe à Pitre.

La presse française se penche aussi sur les Congo Hold Up

Depuis dimanche, un consortium de 19 médias et ONG dévoile un vaste système de détournement de centaines de millions de dollars en RDC par le clan Kabila. Mediapart et RFI mettent au jour le montage de la société d'importation alimentaire, Egal, au détriment, sur le dos de l'État congolais dont 77 millions de dollars ont été détournés de ses caisses nous racontent scrupuleusement Sonia Rolley et Yann Philippin. Soixante dix-sept millions par un duo d'hommes d'affaires soupçonnés d'agir pour le compte de celui qui est désormais ancien président. Nos deux enquêteurs pistent ces sommes d'argent colossales. D'une société boîte aux lettres à Hong Kong en passant par la Namibie ou les îles Féroé. Après Sud Oil, cette société Egal a également « exécuté une lubie du président Kabila […] la création d'un parc d'animaux sauvages dans sa ferme de Kingati. Des centaines de bêtes, dont 12 girafes, sont mortes dans le transport puis faute d'acclimatation ». Bref se payer sur la bête et des bêtes donc. Il y est aussi question de trachurus, communément appelé le chinchard. Car, en plus d'avoir pillé le pays, la société Egal se vante ainsi d'avoir fait « baisser en RDC le prix du poisson le chinchard ». Que nenni. « Peu d'éléments montrent que la mission patriotique d'Egal pour lutter contre la faim a été un succès » concluent Mediapart et RFI.

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