À la Une: la présidentielle est-elle à la portée de la droite ?
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La question est posée par le quotidien La Croix. « Les Républicains votent à partir de ce mercredi 1er décembre pour désigner leur candidat à la présidentielle. Malgré un électorat mobilisé et des thématiques régaliennes porteuses pour la droite, ils ne parviennent pour l’instant pas, constate le quotidien catholique, à desserrer l’étau entre le centre et l’extrême droite. »
Et puis autre question, en lien avec la première : qui va l’emporter ?
« Congrès LR : le grand flou à l’ouverture du vote », s’exclament Les Dernières Nouvelles d’Alsace. « Qui de Michel Barnier, Xavier Bertrand, Éric Ciotti, Philippe Juvin ou Valérie Pécresse va remporter la primaire interne LR ? Un peu moins de 140 000 adhérents votent à partir de ce mercredi. Chaque candidat croit en sa dynamique mais rien n’est certain… »
« L’incertitude est maximale », renchérit L’Opinion. C’est « le suspense jusqu’au bout. »
Hier soir, pointe Le Monde, « ultime tour de piste télévisé que les candidats (à l’investiture LR) ont dû accomplir dans l’ombre inquiétante du polémiste d’extrême droite Éric Zemmour, qui ne cesse de convoiter leur électorat. Car c’est précisément hier mardi, relève Le Monde, que l’ancien journaliste du Figaro a décidé d’orchestrer l’annonce de sa candidature, d’abord dans une vidéo à midi sur les réseaux sociaux puis lors d’un "20 heures" sur TF1, à peine quelques dizaines de minutes avant le débat LR. »
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Zemmour candidat
Et cette déclaration de candidature d’Éric Zemmour est largement commentée ce matin.
Stupeur et tremblement : c’est ainsi qu’on pourrait résumer la tonalité des différents éditos de ce mercredi. Ainsi, s’esbaudit L’Opinion, « la vidéo apocalyptique publiée hier par Éric Zemmour pour lancer sa candidature à l’Elysée laisse pantois : tout y est sombre, violent, inquiétant. Tout y est tourné vers un passé glorieux, forcément glorieux en comparaison d’un présent déprimant. »
En fait, complète Le Télégramme, « Zemmour regarde le pays avec un rétroviseur sans esquisser aucune solution pour sortir des difficultés que nous traversons (…). »
« La France est souvent pessimiste bien sûr, disent des sondages, mais à ce point-là ? », s’interrogent Les Échos. « Entré en campagne en parlant à une base de convaincus, sans chercher ni à élargir ni à rassembler, c’est la marque de Zemmour désormais candidat. »
Défi historique pour la droite républicaine…
Et au centre de son propos : encore et toujours l’immigration et son thème de prédilection : le « grand remplacement ».
Cela n’étonne guère Le Figaro : « quarante années de vie politique sans véritable délibération démocratique sur la question de l’immigration ne pouvaient rester sans conséquence. Le sujet avait été abandonné à un parti stérile, le RN, Éric Zemmour s’en est emparé, avec un mélange d’audace et de brutalité. »
Pour autant, pointe Le Figaro, « prendre la tête du parti de l’inquiétude, en se proclamant dernier rempart de la civilisation, candidat de salut public, ne suffit pas à faire un programme, à faire naître une espérance. Le discours est lyrique, mais pour quelle perspective concrète ? »
Alors, « pour la droite, le défi est historique, poursuit le quotidien conservateur : répondre avec fermeté, sérénité, constance, expérience et courage à cette angoisse existentielle. Les fragilités visibles à l’œil nu de l’aventure Zemmour ne doivent pas faire oublier aux Républicains que la météorite pourrait les détruire intégralement. »
… et pour la gauche
Libération pour sa part s’inquiète et bat le rappel à gauche : « qui va protéger les musulmans, les femmes, les juifs, les fonctionnaires, les intellectuels et autres cibles des discours de haine de Zemmour ? Pour l’instant invisible dans le débat politique, la gauche a maintenant une tâche historique devant laquelle elle ne peut se dérober. Le premier meeting de campagne de Zemmour, vendredi au Zénith à Paris, sera l’occasion de manifester sa détermination à stopper ce mal français, encore et toujours. »
Enfin L’Humanité s’indigne : « la provocation et l’outrance du personnage font ressurgir d’une manière complètement décomplexée les vieux ressorts des discours de l’extrême-droite collaborationniste que même Le Pen n’avait pas réussi à réhabiliter. (…) Non, la candidature de Zemmour n’est pas une candidature comme les autres. Et il est temps de donner un coup d’arrêt à ce sentiment d’impunité qui permet d’inciter à la haine de l’autre en toute tranquillité. »
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