À la Une: y aura-t-il assez de profs à la rentrée?
Publié le :
Question posée en première page du Parisien : « "Il y aura un enseignant devant chaque classe à la rentrée scolaire". Cette phrase en forme d’engagement, Pap Ndiaye, le ministre de l’Éducation nationale, l’avait formulée dès juin. Mais le nouveau locataire de la rue de Grenelle a reconnu face aux sénateurs : "La situation n’est pas idéale". Un euphémisme, s’exclame Le Parisien. Son ministère fait face à une crise d’attractivité du métier. Les derniers concours de recrutement d’enseignants n’ont pas fait le plein. 4 000 postes sont non pourvus sur les 27 332 à prendre dans le public et le privé. Pap Ndiaye se sait attendu. La réussite de sa première rentrée – et de 12 millions d’élèves – est conditionnée à la capacité qu’aura son ministère à fournir suffisamment d’enseignants. À commencer par le second degré (collèges et lycées) où des disciplines comme les lettres classiques, l’allemand, la physique-chimie ou les mathématiques sont en tension ».
Au moins 2 000 euros par mois
Alors quelles solutions ? Comment rendre le métier d’enseignant plus attractif ? « Évidemment, la revalorisation des traitements est impérative. » Et « les actes commencent à suivre. Pour 2023, 3,6 milliards sont prévus. Un effort important (…). L’objectif affiché pour l’an prochain est de ne plus avoir de salaire de débutant inférieur à 2 000 euros par mois. Mais si l’argent est nécessaire, il ne peut être la seule réponse au malaise, relève également Le Parisien. Il faut aussi redonner du sens et des perspectives d’évolution à ces métiers, ce qui est plus complexe. Aujourd’hui, la carrière d’un jeune prof est déjà toute tracée, sans beaucoup de surprise et de changement possible : peu de mobilité, peu de formation pour s’initier à de nouvelles méthodes pédagogiques, et surtout peu de considération de la société. Les parents sont de plus en plus exigeants mais de moins en moins reconnaissants. Les enfants de plus en plus indisciplinés et souvent distraits par mille autres choses, à commencer par leur portable et les réseaux sociaux ».
Recherche aussi conducteurs de cars scolaires
Autre question vitale pour la nouvelle année scolaire qui s’annonce : « Y aura-t-il des cars à la rentrée ? » Question posée en première page de La Croix. « Près de 2 millions d’élèves prennent quotidiennement les transports scolaires en France. Mais depuis quelques semaines, les alertes sur un possible manque de conducteurs de cars scolaires pour la rentrée de septembre se multiplient. 7 500 conducteurs manquaient à l’appel dans toute la France au début de l’été. Une pénurie de main-d’œuvre qui pourrait mettre en difficulté de nombreuses familles. » Là aussi, ce métier de chauffeur scolaire est « en panne d’attractivité », relève La Croix : « Le plus souvent employés à temps partiel, les conducteurs gagneraient en moyenne 800 € par mois, un salaire insuffisant pour attirer des candidats ».
Révolution allemande ?
À la Une également : rentrée délicate en Allemagne… « Guerre en Ukraine, crise énergétique, flambée de l’inflation et maintenant risque de récession, constate Le Figaro. Le colosse économique de l’Europe se découvre à la merci de l’autocrate du Kremlin, qui joue avec le robinet du gaz comme un chat avec une pelote de laine. Vladimir Poutine a calculé que sa dépendance faisait de l’Allemagne le maillon faible de l’Europe et qu’en la déstabilisant, il pourrait faire vaciller le bel édifice communautaire. Y parviendra-t-il ? C’est une révolution allemande qu’il va falloir pour l’empêcher, estime Le Figaro. La course a déjà commencé pour réduire la part du gaz russe et lui substituer des fournisseurs qatari, norvégien ou canadien. Mais rien ne garantit que l’approvisionnement suffise à passer l’hiver sans que les pénuries jettent dans la rue les citoyens en colère. Tandis que les Allemands font des stocks de combustible en plein été, extrême droite et extrême gauche sont à l’affût pour exploiter le "tsunami social" que redoute une coalition à l’impopularité record. »
Fronde sociale au Royaume-Uni
Enfin, ça chauffe aussi au Royaume-Uni… « Sur fond d’instabilité politique, une fronde sociale inédite », constate Libération. « En pleine campagne des Tories pour la succession de Boris Johnson, le pays connaît une vague de mécontentement des travailleurs qui n’arrivent plus à faire face à l’inflation galopante. (…) Des cheminots aux avocats, en passant par les conducteurs de bus, les enseignants, les postiers et le personnel de santé, les Britanniques, entraînés dans la précarité par un coût de la vie devenu insoutenable, ne cachent plus leur colère. »
NewsletterRecevez toute l'actualité internationale directement dans votre boite mail
Je m'abonne