À la Une: Annie Ernaux, transclasse Nobel de l’intime
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Seizième prix Nobel français en un peu plus d’un siècle, Annie Ernaux est à la Une de pratiquement tous les quotidiens français.
Avec un même titre - L’Événement - sur celle de Libération et de L’Humanité. L’Événement ? Ça n’est pas seulement une référence à cette inédite actualité, celle de la première Française à se voir décerner le prix Nobel de littérature. Non. L’Événement, c’est aussi le titre d’un de ses livres, dans lequel Annie Ernaux raconte comment, en 1963, elle a avorté. C’était douze ans avant la légalisation de l’avortement, en France.
Annie Ernaux, écrivaine de l’intime et transfuge de classe sociale ? Avec son Nobel, « c’est non seulement la littérature qui est récompensée, mais aussi l’engagement », apprécie Libération. Engagement « pour les femmes (…) pour la gauche (…) contre la ségrégation de classe. C’est donc un prix éminemment politique et courageux », se réjouit Libé.
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Vraie pluie d’hommages à la Française nobélisée qui irrigue la presse, ce vendredi 8 octobre. Annie Ernaux, « c’est du social, du brutal », formule, admiratif, Le Parisien. Ce quotidien ne tarit pas d’éloge pour la grande plume féministe, « toujours du côté des pauvres en tout cas, des "sans-dents", des sans-voix, des sans rien, elle qui vient d’une petite ville de Normandie, Yvetot, où ses parents tenaient un café-alimentation ». Et Le Parisien de recommander la lecture du roman Les Années, « son chef-d’œuvre », estime-t-il, « le sommet » de son œuvre en tout cas « parce qu’en ne parlant que d’elle, l’écrivaine parle de nous, de la France et du monde à chaque page ».
Pas d’Annie Ernaux à la Une du journal Le Figaro (lequel l’a souvent moquée) mais hommage appuyé, tout de même, de la romancière Alice Ferney en pages intérieures. Alice ferney qui y dit admirer « cette constance et cette honnêteté chez Annie Ernaux. Elle plaît aujourd’hui, mais on ne peut pas lui reprocher de l’avoir cherché, elle n’a jamais écrit pour plaire et elle a eu le courage de déplaire ». Selon l’écrivaine des romans Passion simple ou Les bourgeois, Annie Ernaux « a opté sciemment pour une écriture neutre, une syntaxe simple ; par fidélité au monde dont elle venait (…) Elle incarne la femme libre (…) Il y a quelque chose d’extraordinaire et d’assez jubilatoire à penser la trajectoire d’une petite fille à qui son institutrice disait "Tu seras épicière comme ta maman sûrement" (…), et qui soixante-dix ans plus tard reçoit le plus prestigieux des prix pour une œuvre traduite et reconnue dans le monde entier ! », souligne Alice Ferney dans Le Figaro.
Octobre sombre pour la Nupes
L’alliance de gauche est encalminée dans des « affaires » à caractère privé étalées sur la place publique. Et son image en pâtit. Selon un sondage Odoxa pour Le Figaro, 64% des Français estiment que ces « affaires » ont « décrédibilisé » la Nupes, rapporte ce quotidien, en soulignant que ce constat est « partagé chez les sympathisants de gauche », puisque 52% d’entre eux partagent ce sentiment, un sur deux se disant « personnellement choqué » par les épisodes de ces dernières semaines.
Pis, 59% des Français considèrent à présent que cette alliance de gauche unie « ne serait pas à la hauteur pour diriger la France ». Et 42% des sondés estiment que la Nupes ne défend pas bien « les classes populaires », Le Figaro soulignant qu’il s’agit-là d’une « chute vertigineuse de onze points par rapport à juin » dernier.
Côté protagonistes de ces « affaires », les dégâts sont à la mesure des scandales qui en découlent. 47% des Français ont désormais une « mauvaise opinion » du député insoumis Adrien Quatennens, qui a reconnu avoir giflé sa femme. Et 49% des Français ont désormais une « mauvaise image » de la députée écologiste Sandrine Rousseau, et 42% une « mauvaise opinion » de l’ex-numéro un des Verts Julien Bayou, pointe Le Figaro.
Lequel journal signale qu’au sein de la Nupes, le Parti socialiste, épargné par ces « affaires », gagne de huit points d’opinion favorables depuis 2019, et que le chef des communistes Fabien Roussel devient la personnalité de gauche préférée des Français, avec 29% de « bonne opinion », devançant Jean-Luc Mélenchon de sept points.
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