À la Une: vers la fin de la paralysie budgétaire aux États-Unis
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C’est sans doute bientôt la fin de 41 jours de shutdown, de blocage de l’État fédéral. Le Sénat américain a adopté hier un texte en ce sens, grâce à l’appui d’une poignée de sénateurs démocrates. « La proposition de loi - adoptée à 60 voix pour et 40 contre - étend le budget actuel jusqu’à la fin du mois de janvier, précise Le Monde à Paris. Le texte doit encore être débattu et adopté à partir de demain à la Chambre des représentants, avant d’atterrir sur le bureau de Donald Trump pour une promulgation qui mettra officiellement fin à la paralysie budgétaire. »
Ouf de soulagement pour le Wall Street Journal : « félicitations aux sept démocrates et à l’unique indépendant qui ont décidé de mettre fin à la plus longue paralysie gouvernementale de l’histoire des États-Unis, s’exclame le quotidien financier. Ils ont fait passer l’intérêt du pays avant tout. Et la colère de certains démocrates à leur encontre est symptomatique de la polarisation actuelle (au sein du parti) et laisse présager des tensions accrues. »
« Le blocage devait forcément se terminer ainsi, reconnait le Washington Post. Les huit sénateurs qui ont fait pencher la balance méritent d’être félicités d'avoir rompu les rangs. (…) Un bref aperçu de l’histoire des États-Unis en matière de blocage des services publics montre que le parti qui prend le gouvernement en otage pour faire avancer ses objectifs politiques n’y parvient presque jamais. »
Tout ça pour ça…
Et pourtant, déplore le New York Times, les sénateurs démocrates qui ont voté la fin du shutdown « n’ont pas obtenu grand-chose : l’aide alimentaire bénéficiera d’un financement légèrement accru (…). Les fonctionnaires fédéraux licenciés seront réembauchés et ceux mis en congé technique recevront leurs arriérés de salaire. La majeure partie de l’administration est financée seulement jusqu’à fin janvier. Alors, préparez-vous, s’exclame le New York Times. On pourrait bien se retrouver avec un nouveau shutdown ! »
En effet, si c’est globalement une bonne nouvelle pour les Américains, c’est un revers pour les démocrates, ce que souligne notamment Le Temps à Genève : « Le compromis n’inclut pas la revendication centrale des démocrates. À savoir la prolongation des subventions aux assurances maladie, qui expireront à la fin de l’année. Or, pour les démocrates, minorisés dans les deux chambres, le shutdown permettait de tirer avantage de la nécessité d’une majorité qualifiée au Sénat pour forcer les républicains à négocier. La stratégie s’était jusqu’ici révélée gagnante : Donald Trump lui-même a reconnu que la fermeture partielle du gouvernement avait contribué aux victoires démocrates à New York, en Virginie et dans le New Jersey. À ce titre, l’effondrement désordonné du blocage démocrate contre le mot d’ordre du parti ne fait que souligner sa faiblesse. (…) Et les républicains ne manqueront pas d’en tirer bruyamment profit. Le parti du président devrait crier victoire, blâmer ses adversaires pour le plus long shutdown de l’histoire, et revendiquer la paternité de la sortie de crise. Donald Trump et ses méthodes d’intimidation triompheraient à nouveau. » Bref, s’interroge Le Temps, « tout ça pour rien ? »
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France : Sarkozy libéré…
À la Une également, la libération hier de l’ancien président Nicolas Sarkozy. La « fin d’une incroyable injustice, pour Le Figaro. La cour a considéré que la “détention provisoire n’était pas justifiée“. Pourquoi, alors, l’était-elle il y a trois semaines ?, s’interroge le quotidien de droite. Aujourd’hui, les Français n’ont plus confiance dans l’autorité judiciaire et ce qu’ils craignent, c’est l’arbitraire. »
Non, rétorque Libération : « La puissante contre-offensive médiatique (de la droite) n’a pas convaincu la majorité des Français, sauf bien sûr les fans de l’ancien Président et les soutiens de Marine Le Pen, qui a, elle aussi, maille à partir avec la justice. (…) Il n’y avait aucune raison de se réjouir de voir Nicolas Sarkozy dormir à la prison de la Santé. Et aucune raison non plus, pointe Libération, qu’il ne soit pas traité comme n’importe quelle personne déclarée coupable et condamnée à de la prison ferme, puis comme n’importe quel détenu. C’est d’ailleurs ce que les Français attendaient de la justice. »
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