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À la Une: la suspension de la réforme des retraites en France

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Les membres de l'Assemblée nationale française assistent à une session consacrée à l'examen du projet de loi de finances de la sécurité sociale (PLFSS) pour 2026 à l'Assemblée nationale, la chambre basse du Parlement français, à Paris, le 8 novembre 2025.
Les membres de l'Assemblée nationale française assistent à une session consacrée à l'examen du projet de loi de finances de la sécurité sociale (PLFSS) pour 2026 à l'Assemblée nationale, la chambre basse du Parlement français, à Paris, le 8 novembre 2025. AFP - STEPHANE DE SAKUTIN
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Aujourd’hui mercredi, relate Le Monde, « l’Assemblée nationale se penchera sur la suspension de la réforme des retraites, proposée par le gouvernement de Sébastien Lecornu dans le cadre de la discussion sur le projet de loi de financement de la Sécurité sociale. Avant même l’ouverture des débats, les socialistes se félicitent d’avoir obtenu le scalp de ce “totem macroniste“ en échange d’une non-censure du gouvernement. Les députés du camp présidentiel devraient ainsi s’abstenir, ouvrant la voie à une validation de la décision gouvernementale dans l’Hémicycle. »

Sourires et soupirs

« Ce n’est pas tous les jours que la gauche peut revendiquer une victoire à l’Assemblée nationale, s’exclame LibérationL’adoption de cette “suspension“ de la réforme Borne n’arracherait pas seulement des sourires aux socialistes. Sur le banc des ministres, de discrets soupirs de soulagement pourraient se faire entendre. Car cette promesse n’est autre que l’offrande de départ de Sébastien Lecornu aux socialistes pour réchapper à une motion de censure et poursuivre les discussions budgétaires pour 2026. Voilà pourquoi le gouvernement a pris grand soin de remonter ce tout dernier article du projet de loi de financement de la Sécurité sociale dans l’ordre de discussion, alors qu’il ne reste plus beaucoup de temps aux députés pour boucler l’examen du texte avant son renvoi au Sénat, ce mercredi à minuit. »

Absurdité économique ?

Le Figaro fulmine : « au terme d’un marchandage honteux, les députés s’apprêtent à voter la suspension de la réforme des retraites. Ils le feront avec l’assentiment du gouvernement et du bloc central, terrifiés à l’idée d’une censure ou d’une dissolution. (…) Dans l’absurdité économique, on fait difficilement mieux, dénonce le quotidien de droite. Tout a été dit sur la situation catastrophique de notre système, qui court à la faillite. La France vieillit, les actifs sont toujours moins nombreux à financer des retraités toujours plus nombreux… Suspendre une réforme déjà considérée comme insuffisante est en soi une aberration. Accroître par la même occasion le déficit que l’on avait pour mission de réduire est une trahison. » 

Macron résigné

Quant à Emmanuel Macron, qui voulait faire de cette réforme des retraites un totem de son quinquennat, il est « dans la résignation, croit savoir Le Parisien. À contrecœur, le président a dû céder », pointe le journal. C’était « la condition sine qua non afin de s’assurer la bienveillance du Parti socialiste et donc une précaire stabilité politique. » Et « si, sur le court terme, cette suspension reste douloureuse pour l’hôte de l’Élysée, elle pourrait surtout, en 2027, ruiner l’image de son second quinquennat. Sans les retraites, Emmanuel Macron n’aura aucune grande réforme à mettre en avant, au moment de l’inventaire. »

Fossé à gauche

Enfin, pour La Croix, « aucun parti ne sortira indemne de cet épisode budgétaire. Le RN fait étalage de ses incohérences, en cherchant à faire coexister deux lignes, l’une pro-entreprise prompte à dénoncer les hausses d’impôts, et l’autre plus sociale qui y est favorable. Le bloc central, lui, creuse encore ses divisions, alimentées par les appétits présidentiels de ses principales têtes d’affiche. Mais c’est à gauche que la recomposition politique est la plus avancée, affirme le quotidien catholique. Comme va encore le montrer ce mercredi leur vote opposé sur la suspension de la réforme des retraites, le fossé ne cesse de s’élargir entre le PS et les Insoumis. Fût-ce avec l’arrière-pensée d’éviter une dissolution, les premiers ont fait le choix exigeant de la main tendue. Ils se sont engagés sur le chemin difficile du compromis, au risque de déboussoler leurs électeurs. Le contraste n’en est que plus grand avec leur ancien partenaire, La France insoumise donc, relève encore La Croix, qui reste figé dans son refus de tout compromis et sa volonté de précipiter les élections. La résurgence de désaccords stratégiques qu’avaient difficilement fait oublier leurs dernières alliances électorales. »

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