À la Une: l’affaire Epstein met en difficulté Donald Trump avec les républicains
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« Lorsque les États-Unis se sont réveillés de la plus longue paralysie gouvernementale de leur histoire, Jeffrey Epstein était toujours là », ironise El Pais. « Pendant les 43 jours où le robinet de l'argent public est resté partiellement fermé, le souvenir des terribles crimes du millionnaire pédophile – qui, depuis sa mort en 2019, hante Donald Trump – est passé au second plan face à d'autres questions urgentes ». Mais voilà, de nouveaux rebondissements sont intervenus, cette semaine, avec la publication, par les démocrates de la commission de surveillance de la Chambre des représentants, de mails dans lesquels Jeffrey Epstein affirme que Donald Trump « était au courant pour les filles » et qu'il avait passé « des heures » avec l'une des victimes du financier. Le président dénonce des « supercheries ».
Mais l'affaire ne s'arrête pas là puisque, comme l'explique El Pais, une pétition parlementaire va contraindre le Congrès à voter et à exiger de la Maison-Blanche la publication des dossiers Epstein par le ministère de la Justice. Malgré les pressions exercées sur certains, « quatre républicains se sont joints à leurs rivaux, précise le quotidien espagnol, pour rassembler les 218 signatures nécessaires pour exiger la publication de ce dossier ».
Vote attendu du Congrès sur la publication de dossiers
Un démocrate de Californie estime, selon The Guardian, « qu'entre 40 et 50 républicains pourraient voter en faveur de la publication des documents, s'alliant ainsi aux démocrates qui voteront pour ». « Le texte, poursuit The Guardian, devrait ensuite être examiné par le Sénat, où son adoption est peu probable. » Et dans tous les cas, conclue le quotidien britannique, « Donald Trump pourrait opposer son veto à la version finale du projet de loi, même s'il était adopté par les deux chambres ». « Cependant, note The Guardian, la simple perspective d'un vote favorable de la Chambre des représentants, contrôlée par les républicains, pourrait engendrer de sérieux problèmes politiques pour Trump, car elle pourrait alimenter les protestations de sa base politique en faveur de la levée du secret sur ces documents et saper leur soutien envers lui. »
« Epstein est le seul sujet qui divise constamment Trump et sa base électorale » : c'est d'ailleurs ce que titre le Washington Post. « Les partisans du slogan "Make America Great Again" n'ont eu aucun mal à fermer les yeux sur le mépris de Donald Trump pour les normes et les principes éthiques, souligne le Washington Post, mais la gestion par son administration des informations relatives aux crimes odieux du délinquant sexuel condamné Jeffrey Epstein est différente. » « C’est tout ce que la Maison Blanche redoutait : que l’affaire Epstein lui revienne en pleine figure », confirme le journal français L'Opinion, qui rappelle qu'en juillet, cette affaire avait déjà failli faire imploser le mouvement MAGA. La procureure générale, Pam Bondi, avait affirmé qu’il n’y avait pas de raison de dévoiler le contenu de l’enquête, après avoir promis de le faire quelques mois plus tôt. La fameuse liste des clients haut placés de l’ancien financier, qui auraient participé à ses crimes, « n’existe pas », avait-elle affirmé. « Plusieurs soutiens trumpistes s’étaient alors sentis trompés par leur chef, poursuit L'Opinion, apprenant par le biais des médias de nouveaux détails sur son amitié avec Jeffrey Epstein. »
Le président américain traverse « une mauvaise passe »
« En quelques jours seulement, note El Pais, le parti de Trump a subi une défaite cuisante aux urnes, la Cour suprême a exprimé des doutes quant à la constitutionnalité de ses tarifs douaniers, et une guerre intestine a éclaté au sein du mouvement MAGA concernant le niveau d'extrémisme (antisémite) acceptable en son sein, suite à une interview controversée entre Tucker Carlson et le négationniste Nick Fuentes. » Le Washington Post évoque aussi des critiques après une interview de Donald Trump, en début de semaine, faisant comprendre que les États-Unis avaient besoin de travailleurs étrangers parce qu'ils ne disposent pas d'assez de « personnes talentueuses ». Des dissensions qui « ont mis en lumière, analyse le Washington Post, les limites de l'autorité de Trump sur le programme de "l'Amérique d'abord" qu'il a défendu durant sa campagne, et qui ont suscité des inquiétudes au sein du Parti républicain quant à l'enthousiasme des électeurs à l'approche des élections de mi-mandat de 2026. » « En privé, tempère Politico, les conseillers de la Maison-Blanche réfutent l'idée que la situation actuelle soit particulièrement défavorable ou qu'ils aient essuyé une série de revers ». Mais la Maison-Blanche est, titre le média américain, « sur la défensive ».
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