L’Agence nationale de recherche sur le sida publie une nouvelle étude sur les traitements
Depuis le début de l’épidémie, il y a 30 ans, on ne peut toujours pas guérir du VIH/sida. Les traitements permettent de lutter contre le virus, mais pas de l’éliminer. A l’occasion de la 19e Conférence internationale sur le sida qui se déroule à Washington, l’Agence nationale (américaine) de recherche sur le sida (ANRS), publie une nouvelle étude sur la question.
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Avec notre envoyée spéciale à Washington, Claire Hédon
L’arrêt du traitement contre le sida conduit, dans la plupart des cas, à une remontée rapide du nombre de virus dans le sang imposant la reprise des médicaments. Des recherches sont menées pour savoir si un traitement très précoce de l’infection par le VIH pourrait permettre l’arrêt des traitements antirétroviraux.
Cette étude porte sur 15 patients. « Ce sont des patients qui ont eu la chance d’être traités extrêmement tôt après la primo-infection et qui, après plusieurs années de traitement l’ont interrompu, explique Brigitte Autran, professeur d'immunologie à l'hôpital de la Pitié-Salpêtrière à Paris. Et ce qui a été tout à fait extraordinaire, c’est qu’on a observé chez ces patients un contrôle extrêmement prolongé du virus, qui leur permet de ne pas avoir besoin de nouveau traitement pendant plusieurs années, après cet arrêt du traitement. C'est absolument exceptionnel dans le cas de l’infection VIH. Etre traité très tôt veut certainement dire qu’on est capable d’arrêter la dissémination du virus dans l’organisme. Ce qui fait que, quelques années après ce contrôle sous traitement, le système immunitaire est certainement indemne et peut, à ce moment, contrôler le virus par lui-même. »
Bien sûr, il s’agit d’une étude. Les patients sous antirétroviraux ne doivent en aucun cas arrêter ces traitements contre le sida. Mais ce type de recherche permet de mieux comprendre le VIH et d’espérer aboutir un jour à la guérison du sida.
La circoncision comme moyen de prévention ?
Des recherches ont montré que la circoncision permettait de réduire les risques de transmission du VIH dans 60% des cas chez les hommes qui ont des relations hétérosexuelles. Une étude de plus grande ampleur est menée dans le township d'Orange Farm en Afrique du Sud: 100 000 adultes y vivent, dont la moitié d’hommes. « En l’espace de trois ans, on est passé du taux de circoncision d’à peu près 12% à plus de 50%, explique Bertrand Auvert, responsable du programme de circoncision contre le sida en Afrique du Sud. On a circonci la moitié des hommes qui ne l’étaient pas. Et à l’issue de ces circoncisions, on a fait des études épidémiologiques qui nous ont montré que la prévalence du VIH est descendue et a diminué. Des études un peu plus précises nous ont montré qu’on a évité 1 000 infections à VIH sur une période de trois ans. On est ainsi très optimiste sur l’effet dans la vie réelle des programmes de circoncision tels qu’ils sont menés actuellement en Afrique australe et en Afrique de l’Est. Le prépuce, qui est une peau qui protège le gland, est une porte d’entrée du virus et le fait de supprimer cette porte d’entrée réduit les risques d’infection. Cela n’annule pas ce risque mais ça le réduit ».
La prochaine étape de ces recherches va s’intéresser à l’impact sur les femmes.
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