Journal de bord de Thomas Pesquet: la Terre est belle!
L'astronaute Thomas Pesquet a décollé pour l'espace le 17 novembre 2016 et a rejoint la Station spatiale internationale (ISS) deux jours après. Son quotidien est consacré en très grande partie à la science. Durant les six mois de sa mission Proxima, il doit réaliser plus d'une centaine d'expériences. Tous les mois, Thomas Pesquet raconte à RFI sa vie en apesanteur et pour l'occasion Radio France Internationale devient Radio France Interplanétaire ! Voici le cinquième volet du journal de bord de Thomas Pesquet qui nous raconte ce que ça fait de voir la Terre d'en haut.
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Cela va bientôt faire six mois que Thomas Pesquet et ses coéquipiers sont en orbite autour de la Terre à 400 kilomètres d'altitude. Nous avons tous une petite idée de ce à quoi ressemble la planète vue de l’espace, tant les agences spatiales et même les films de science-fiction nous ont abreuvés d'images. Et pourtant, quand on la voit « en vrai », comme Thomas Pesquet, la surprise est là. « Ce qui m'a le plus surpris au début, c'est que la Terre brille, raconte l'astronaute à RFI. Quand elle est éclairée par le Soleil, le bleu de la mer et le blanc des nuages réfléchissent la lumière de telle manière que ça brille un peu avec l'atmosphère. On a l'impression que la Terre brille. On ne le voit pas quand on regarde sur les photos, il y a une lueur bleutée qui est très belle. Ça m'a beaucoup impressionné. »
Festival de couleurs chaudes et froides avec le fleuve Betsiboka à #Madagascar! #earthart ???????? pic.twitter.com/Lo6MIQIsT1
— Thomas Pesquet (@Thom_astro) 13 mai 2017
Cependant, à 400 kilomètres d'altitude « seulement », l'équipage de la Station spatiale internationale n'a pas assez de recul pour contempler notre planète en entier. Le spectacle reste quand même impressionnant, d'autant plus que la Station en fait le tour en 90 minutes, soit 16 fois par jour. Ce qui laisse beaucoup d'opportunités pour repérer des paysages magnifiques. « Il y a plein de choses qui m'ont impressionnées, se souvient Thomas Pesquet. Les dimensions : l'Afrique, c'est incroyable, c'est aussi grand qu'un océan, on passe très longtemps à survoler l'Afrique et la diversité de ses paysages. Il y a d'autres endroits qui sont magiques. L'eau des Bahamas, c'est incroyable ce que ça fait ! Je n'arrive toujours pas à comprendre comment ça fait autant de dégradés de bleu au même endroit ! Les villes la nuit également, c'est incroyable quand le temps est beau et qu'il n'y a pas de nuages, c'est comme des tapis de lumière. C'est tout ça qui m'a impressionné, et c'est un peu bête de dire ça, je me suis rendu compte à quel point c'était beau ! En photo, même si c'est joli, ça ne rend pas justice à la réalité. »
La nuit, on se repère aux toiles d’araignées des grandes villes et au littoraux illuminés #timelapse https://t.co/91bzMpK6p0 #Proxima pic.twitter.com/B5H6KLIzGu
— Thomas Pesquet (@Thom_astro) 12 mai 2017
Thomas Pesquet a même pu se rapprocher encore plus de notre planète. Il a eu l'occasion à deux reprises de réaliser des sorties extravéhiculaires, en scaphandre, en dehors de la Station.
Deux EVA, dans le jargon, où seule une visière l'a séparé du spectacle de la Terre. Ce qui peut être un peu perturbant : « J'ai ressenti que ce n'était surtout pas le moment de lâcher la Station et de partir dans l'espace ! Malheureusement, pendant la sortie extravéhiculaire, on n'a pas trop le temps de regarder la Terre parce qu'on a beaucoup de choses à faire évidemment, on ne sort pas pour regarder le paysage. Parfois, pendant 5 minutes, quand le bras robotique bouge par exemple, on a un peu plus le temps. Lors de la deuxième sortie, je n'ai presque pas fait de photo, parce que je n'ai vraiment pas eu le temps pendant 6h30. Lors de la première, en revanche, j'ai eu un peu plus de temps à la fin. C'était sympa de regarder mes pieds avec le vide en dessous. On n'a plus l'impression que l'on va tomber, parce qu'on s'est habitués. »
.@AstroPeggy en escalade libre: pas le chemin le plus facile à emprunter ! pic.twitter.com/LelYZGXkUp
— Thomas Pesquet (@Thom_astro) 13 mai 2017
Au contraire même, l'astronaute français a ressenti l'exact opposé de la chute, de quoi lui rappeler un peu son ancienne vie, celle de pilote de ligne : « c'est l'expérience de vol ultime. C'est comme une combinaison de la vitesse que l'on peut ressentir dans un jet, et la sensation d'être tout seul comme lors d'un saut en parachute, sans machine en étant soi-même dehors. C'est l'expérience de vol ultime. »
Thomas Pesquet aura donc réalisé deux sorties dans l'espace durant sa mission de 6 mois. Celle-ci va s'achever le 2 juin prochain. En attendant, nous retrouverons l'astronaute européen pour son dernier journal de bord sur RFI !
→A RE(LIRE) : Le quatrième volet du journal de bord de Thomas Pesquet
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